Titre | Déplacés de guerre et dynamiques territoriales postconflit au Mozambique | |
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Auteur | Jeanne Vivet | |
Revue | Hérodote | |
Numéro | no 158, 3ème trimestre 2015 Postconflit : entre guerre et paix ? | |
Page | 160-181 | |
Résumé |
Cet article analyse à plusieurs échelles
des dynamiques territoriales postconflit liées
à l'urbanisation accélérée du Mozambique
et de sa capitale, Maputo, pendant la guerre
civile (1976-1992) qui opposait la Renamo
(Résistance nationale du Mozambique)
au Frelimo (Front de libération du
Mozambique). Les mobilités forcées transforment et recomposent les liens des hommes
à leur territoire d'origine et à leur territoire
de refuge et génèrent des dynamiques territoriales spécifiques. Des centaines de milliers
de déplacés se sont installés dans ces villes
« refuges », y construisant des maisons en
matériaux précaires. Leur présence en ville
a alors été tolérée, mais considérée comme
temporaire. Malgré le souhait des autorités
et de la communauté internationale que ces
déplacés reviennent dans leurs zones d'origine, la majorité de ceux qui avaient trouvé
refuge à Maputo s'y est installée durablement, produisant de nouveaux territoires
dans des espaces délaissés de Maputo (zones
inconstructibles ou inondables, décharges,
etc.). Depuis la fin de la guerre, la libéralisation économique et l'ouverture aux capitaux
étrangers, Maputo concentre les investissements étrangers dans un contexte de forte
croissance économique. Les terrains urbanisés pendant la guerre, situés à proximité du
bord de mer, sont devenus très attractifs pour
les promoteurs immobiliers qui souhaitent
développer de nouveaux quartiers à destination des élites. Les anciens déplacés redeviennent alors, dans ce nouveau contexte,
des populations indésirables et se retrouvent
relégués en périphérie. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This paper analyzes at different scales
territorial post-conflict dynamics related
to accelerated urbanization that occurred during the civil war (1976-1992) in
Mozambique and especially in Maputo, the
capital city. Forced migrations transform and
recompose men's links to their homeland
and their land of refuge and thus generate
specific territorial dynamics. Hundreds of
thousands of displaced people settled in
these “refuge” cities to build their houses
in precarious materials. Their presence in
the city was then tolerated but considered as
temporary.
Despite the will of the local authorities
and the international community that displaced people return to their area of origin,
the majority of the IDP settled in Maputo
stay permanently and produced new urban
territories in neglected areas of Maputo
(non-constructible areas, floodplain, landfills, etc.). Since the end of the war and the
economic liberalization, Maputo concentrates foreign investments in a context of
strong economic growth. The urbanized
lands during the war, located near the sea,
have become very attractive to developers
who wish to develop new neighborhoods
to the elites. The displaced people have to
move again to the periphery of the city and
have become again undesirable populations
in this new context. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HER_158_0160 |