Titre | Vers une gestion de la diversité des genres. Une approche par le sentiment identitaire | |
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Auteur | Martine Brasseur | |
Revue | Revue management & avenir | |
Numéro | no 28, septembre-octobre 2009 La diversité : premiers bilans | |
Rubrique / Thématique | La diversité : premiers bilans |
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Page | 380-391 | |
Résumé |
L'une des plus anciennes problématiques de la diversité dans les organisations semble aboutir à un constat d'impuissance : les inégalités entre les hommes et les femmes notamment en matière d'évolution de carrière perdurent. La persistance du phénomène contredit toutes les prédictions formulées dans les années 70 sur l'émergence d'un monde du travail asexué et les hypothèses sur ses facteurs explicatives peinent à être validées. Du côté des gestionnaires, les pratiques visant à favoriser l'accès des femmes aux postes à responsabilités, présupposent que les entraves se situent exclusivement dans leur difficulté à concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale, les ramenant à un rôle unique de mère de famille et d'épouse. De plus, la cause unique des écarts de situation professionnelle entre les hommes et les femmes reste attribuée au hors travail. Or, si les gestionnaires sont confrontés encore aujourd'hui à des choix de carrière féminins limitant le développement de la mixité professionnelle, n'est-il pas nécessaire, pour mettre en œuvre des pratiques efficientes, de requestionner les approches du genre et de réinvestiguer les éventuelles variations de rapport au travail ? En effet, les réticences à faire ressortir la diversité des genres et la reconnaissance de leurs différences ne sont-elles pas à l'origine d'une forme de discrimination par sexe ? Dans cet article, nous nous proposons d'enrichir la problématique de plafonnement des carrières des femmes par une remise en cause d'une conception binaire du genre introduisant l'idée qu'il existe plusieurs genres pour un même sexe, tout en nous appuyant sur une approche par l'identité dans ses dimensions professionnelle et sexuelle. L'affichage du genre en ressort comme important de même que le fait de pouvoir consolider son sentiment d'appartenance à un groupe du même genre. Ainsi les processus de façonnage et de défense identitaires pourraient permettre d'expliquer les phénomènes de reconstruction permanente des inégalités entre hommes et femmes sur le marché du travail. Notre hypothèse de base est que les répercussions de la prise de responsabilités professionnelles pourraient altérer le sentiment d'identité féminine de certaines femmes, mais aussi renforcer celui d'autres, et inversement pour les hommes. Par delà notre modélisation du phénomène, nous proposons une typologie des femmes au travail, dont l'apport pour les gestionnaires serait de souligner la nécessité de définir à l'intention des femmes des pratiques incitatrices prenant en compte la pluralité des genres et leur permettant de renforcer leur sentiment identitaire tout en traversant le plafond de verre. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Managers are powerless to resolve one of the oldest problems of diversity in the organizations: career disparities between men and women. The phenomenon's persistence contradicts all the predictions formulated in the seventies on the emergence of an asexual working world. Researchers have not validated any of the assumptions on its explanatory factors. Human resources management only considers the alleged difficulty experienced by women to conciliate their professional and family lives. Women are confined to the single role of wife and mother and the only cause for the professional gap between men and women is located out of the working world. To implement efficient practices, it seems necessary to question the gender approaches at work again and to take gender diversity for each sex into account. In this article, we offer to do without the binary gender design and go further in the reflexion, up to a multidimensional approach of the identity feeling. Our goal is to explain “the glass ceiling” phenomenon concerning the women career. The refusal or the search of responsibilities could be a way to assert his/her gender and to preserve his/her membership to a gender group. These identity construction or protection processes could explain the permanent rebuilding of inequalities between men and women on the labour market. We propose a typology of women at work too. Our contribution to managers consists in underlining the need for specific practices per gender, which could enable people to reinforce their singular identity feeling. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MAV_028_0380 |