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Titre Crise et variables d'ajustement des États pétroliers méditerranéens
Auteur Philippe Béraud, Adrienne Jablanczy
Mir@bel Revue Revue management & avenir
Numéro no 35, mai 2010
Rubrique / Thématique
Cahier : Organisations et déséquilibres : une régulation est-elle encore possible ?
Page 95-117
Résumé De manière générale, en dépit des investissements considérables réalisés au cours des trois dernières décennies, les pays exportateurs d'hydrocarbures du sud de la Méditerranée et des autres parties du monde arabe et musulman n'ont pas réussi à trouver dans la manne pétrolière une issue au sous-développement. Si l'on retient les critères de la Banque Mondiale, la combinaison entre un taux élevé d'accumulation et une croissance faible du revenu par tête classe la majorité des pays producteurs à forte capacité d'absorption dans le groupe des pays à performances médiocres. À cet égard, pour ce qui concerne les économies méditerranéennes, l'Algérie représente un exemple de cette difficulté à assurer la conversion des revenus d'exportation tirés des hydrocarbures en moyens de production suffisamment performants et diversifiés pour engager une croissance cumulative et auto-entretenue, et permettre ainsi la construction de capacités domestiques susceptibles de couvrir les besoins des populations. Les contraintes liées au poids de la démographie et à l'urbanisation accélérée s'accordent mal avec des taux d'emploi trop faibles et une économie non pétrolière insuffisamment créatrice de valeur ajoutée. Cependant, l'entrée en crise d'un ordre économique et financier international émancipé des régulations constitue une opportunité au plan des choix économiques. Bien entendu, les deux principales variables d'ajustement des économies pétrolières demeurent le prix des hydrocarbures et la rémunération du capital, c'est-à-dire deux variables exogènes, sur lesquelles les États concernés n'ont eu dans le passé que peu de prise. Mais les nouveaux cycles économiques peuvent favoriser différentes évolutions. Nous en présenterons trois, dans le cadre de cette contribution. Une première orientation irait dans le sens d'un approfondissement des liens entre les États et l'économie des hydrocarbures, avec un resserrement des relations entre les compagnies publiques des pays producteurs et les grandes compagnies internationales, au sein d'un modèle coopératif qui contribuerait à mutualiser les risques et les gains de l'industrie pétrolière et à améliorer pour les pays producteurs l'appropriation du processus d'innovation propre à cette activité. Le second scénario pourrait être un modèle de développement fondé sur l'initiative privée, la libéralisation et la décentralisation des décisions d'investissement et de production, avec la mise en œuvre d'un processus d'industrialisation tiré par le secteur privé et orienté, selon la capacité d'absorption des pays concernés, vers le marché intérieur ou/et les débouchés extérieurs. Le troisième scénario qui est examiné ici consiste à évaluer l'impact d'un infléchissement des échanges avec l'Union européenne vers un commerce de coopération, ainsi que les promesses des unions régionales que ce commerce de coopération pourrait favoriser.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper deals with the performance of the Mediterranean and the other Arabian oil exporting countries. As far as the resource-based industry is concerned, it could be interesting to notice that the performance of these countries is linked to sectoral mix, nature of industry, type of enterprise, nature of joint-venture contracts and obviously macroeconomic policies. The studies on the relationship between oil resources, oil production and valorization and global growth show that oil sector is not reliable, especially if we take into account the gap between low and high absorbing countries in the Arab world. In the first group of countries, oil revenues have a positive and significant effect on economic growth and development. In the second group of countries, oil revenues often copy with the Dutch-disease type resource reallocation process and have a negative effect on growth and development. Three alternative ways seem to be opened for these countries. And we study each of them : growing influence of profit sharing contracts between the state-owned companies and the international oil companies linked to technology transfers agreements, entrepreneurial and managerial trajectories coping with the influence of small and medium enterprises, effects of the regional integration in the framework of the Euro-Mediterranean trade agreements.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MAV_035_0095