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Titre De Zorro à Polichinelle. Le coach mis à l'épreuve dans son rôle de tiers
Auteur Pauline Fatien-Diochon, Dima Louis
Mir@bel Revue Revue Interdisciplinaire Management, Homme & Entreprise — RIMHE
Numéro no 15, janvier-février 2015
Page 85-103
Résumé Dans des contextes organisationnels dominés par la complexité et le changement, le coach apparaît comme un tiers légitime pour accompagner les acteurs dans leur développement. Lui sont alors attribuées des vertus de facilitation, de bienveillance, de faible directivité, au service du coaché et/ou de l'organisation. Cette vision positive, voire « positiviste », de ce rôle de tiers est questionnée par des approches dialectiques qui mettent l'accent sur des phénomènes de pouvoir inhérents aux organisations qui vont bousculer le coach dans cette posture idéale. Le coach n'est pas à l'abri de phénomènes d'instrumentalisation, de sous-traitance, de dérives affectives. Quel rôle de tiers le coach a-t-il vraiment dans les organisations ? Cette étude tente de répondre à cette question en analysant les écarts entre posture idéale et posture effective. Dans une démarche compréhensive, au travers de la méthode de l'incident critique, nous avons réalisé 20 entretiens de coachs en se focalisant sur des expériences et événements qui les écartent de leur position idéale de tiers ; ils ont chacun abordé une situation mettant en jeu des agendas cachés ou plus largement un défi éthique. Nous avons alors analysé à l'aide d'une analyse thématique de contenu leurs représentations de leur posture idéale de coach et les dérives associées. Nos résultats conduisent à souligner le défi que représente pour le coach la gestion de la bonne distance à l'organisation, en tension entre le don du sauveur (« Zorro ») et l'instrumentalisation (« Polichinelle »). Notre recherche donne donc des fondements empiriques aux perspectives critiques et dialectiques du coaching qui soulignent les dérives instrumentales dans la pratique. Au-delà, elle invite notamment coachs, recruteurs et formateurs à prendre en compte la dimension du politique de toute action de coaching.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In today's organizations where complexity and change dominate, coaches appear as legitimate third parties to help clients navigate these demanding contexts. Coaches are thus credited with virtues such as facilitation, benevolence, low directivity, at the benefit of the client and/or the organization. This positive – if not “positivistic”, view of the role of coaches is questioned by dialectical approaches that highlight inherent power dynamics in organizations that will eventually prevent the coach from being a third party. He or she may not be able to escape the threats of instrumentalization, externalization, emotional excesses. What role do coaches as third parties really play in organizations? This study tries to answer this question by analyzing the gap between coaches' ideal and effective postures. In a comprehensive approach with the critical incident method, researchers have conducted 20 interviews focusing on situations that challenged them as third parties; their intervention either confronted them to hidden agendas or more generally ethical conflicts. We then have used a thematic content analysis to analyze the underlying representations of their ideal posture as a third party and the threats to it. Our results highlight the high challenge for the coach to maintain a proper distance within and to the organization, being in tension between giving too much (“Savior”, like Zorro) and being instrumentalized (“Muppet”, like Pulchinella). Our study thus provides empirical grounds to critical and dialectical perspectives of coaching that underline the dangers of an instrumental approach to coaching. And beyond, this study invites coaches, their clients, and their educators to embrace the political dimension of any coaching intervention.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RIMHE_015_0085