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Titre Épouses, mères et propriétaires : artisanes à Turin à l'époque moderne
Auteur Beatrice Zucca Micheletto
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 38, 2013 Ouvrières, ouvriers
Rubrique / Thématique
Documents
Page 241-252
Résumé Cet article analyse une supplique adressée par une artisane turinoise au roi dans le but d'être admise dans la corporation des fabricants de boutons en bénéficiant d'une importante réduction des frais pour le chef d'œuvre. Le texte suggère la complexité et l'ambiguïté de l'identité des travailleuses de l'artisanat ; celle-ci est le résultat d'une stratification de facteurs culturels et économiques. La supplique montre que les femmes peuvent (et savent) négocier leur place dans le monde du travail. D'un côté, la suppliante s'appuie sur des argumentations qui évoquent explicitement sa place dans l'économie familiale et font appel aux stéréotypes sur son sexe (et notamment à son rôle d'épouse et mère soucieuse d'assurer le bien-être de sa famille). De l'autre côté, en rappelant qu'elle a investi sa dot dans l'activité artisanale, elle évoque le risque d'en rester dépourvue (et devenant ainsi “indotata”) et la chute sociale et économique conséquente.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article focuses on a petition presented by a Turinese artisan to the king asking to be admitted to the guild of button-makers and to take advantage of reduced fees for the mastership. The text shows that the identity of female artisans was entangled and ambiguous and was the result of a stratification of cultural and economic factors. Women were able to negotiate their place in the labor market. On the one hand, the petitioner supported her requests with arguments that explicitly evoked her economic role in the household and made use of typical stereotypes of her sex (namely her role as wife and mother concerned about the well-being of her family). On the other hand, she explained that she invested her dowry in her workshop; therefore she alluded to the risk of wasting her dowry and of becoming “indotata” with the consequent social and economic loss.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://clio.revues.org/11649