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Titre « Lorsque le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt... ou le classement de Shangai» (proverbe chinois)
Auteur Philippe Naszályi
Mir@bel Revue La Revue des Sciences de Gestion
Numéro no 243-244, 2010 « Lorsque le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt…ou le classement de Shanghai » (proverbe chinois)
Rubrique / Thématique
Editorial
Page 1-3
Résumé Loin des polémiques qui animent la vie politique française, relayée par la presse du monde entier, se pose, comme le souligne le philosophe André Comte-Sponville, le problème de « l'amoralité ». Celle du système capitaliste n'est pas étrangère à nos interrogations. Toutefois dans l'esprit constructif d'un Michel Camdessus, ancien Directeur général du FMI, ce numéro de l'été entend poser en réponses de terrain, deux dossiers consacrés à la gouvernance facteur de croissance et aux méthodes et modèles d'organisation. Ces propositions pragmatiques ne peuvent toutefois, ne pas être liées à une conception de l'évaluation des performances. C'est ce qui amène Philippe Naszályi, dans cet éditorial, à réexaminer la justification de certains classements dans le domaine des organisations apprenantes que sont les universités et les grandes écoles. Il y fustige la béate lâcheté de nombre de trissotins officiels français qui acceptent sans s'apercevoir de son inanité, le classement dit de Shanghai. De ces analyses erronées se justifient la course au gigantisme dont on voit les échecs par ailleurs dans le monde des entreprises, ou un marketing féroce à l'allemande qui oublie en partie les valeurs universitaires. Classer les classements est sans doute d'abord les remettre à leur place « d'outil » comme le souligne le professeur Patrick Hetzel. Cela peut être aussi rechercher de meilleurs critères comme l'ont faits les Espagnols. Il est enfin primordial d'éviter de tomber dans l'entrée dans les critères de textes « bidonnés » ou plagiés comme les travaux des Américains, Walter Enders et Gary Hoover l'ont montré pour les revues économiques américaines. En Europe le combat de Michelle Bergadaà, dont nous publions à la suite le « vade-mecum du plagieur » rappelle que la contrefaçon qui fait l'objet d'une très belle exposition à la Cité des Sciences de Paris est nuisible à la Recherche comme aux entreprises. L'évaluation des performances doit sortir de la comptabilité de boutiquier qui a été érigée en valeur sous l'effet d'un scientisme, pour réintroduire la dimension qualitative qui privilégie le service de l'Homme, finalité de toute organisation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais » When the wise man points to the moon, the imbecile looks at the finger... or the Shanghai classification » (Chinese adage) Far from the scandals tearing through the heart of French politics, reported by press from all four corners of the world, a question is being asked, that of “amorality”, as underlined by the philosopher André Comte-Sponville. The amorality of the capitalist system is not unknown to our interrogations. However, in the constructive mind of Michel Camdessus, former Managing Director of the IMF, this summer edition intends to lay down some answers from experts with two features on governance as a factor for growth and organisational methods and models. These pragmatic proposals may not, however, be set forth without having a link to a certain conception of performance evaluation. This is offered by Philippe Naszályi, in this editorial, by re-examining the justification of certain classifications in the domain of educational institutions, such as Universities and Grandes Écoles. He denounces the smug cowardice of many official French Trissotins who accept, without realising its futility, the Shanghai classification. From these erroneous evaluations, it is possible to justify the race for mass expansion, of which the failures can be seen in the business world, or a ferocious German-style marketing which forgets some key academic values. Ranking classifications themselves is first and foremost a way of placing them in their “useful” position as underlined by Professor Patrick Hetzel. It can additionally be about seeking the best criteria as undertaken by the Spanish. It is, finally, crucial to avoid the immediate pitfall of “false” or plagiarised criteria as demonstrated by the work of the Americans Walter Enders and Gary Hoover for American economic journals. In Europe the combat led by Michelle Bergadaà, of which we shall publish the “vade mecum of the plagiarist” reiterates that the imitation which is the subject of a wonderful exhibition at the Cité des Sciences in Paris is harmful to Research and business alike. Performance evaluation should make a break from analysing the accounts of businesses constructed under the effect of scientific values, and should reintroduce the qualitative dimension which favours the services offered by people, which is the purpose of any organisation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RSG_243_0001