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Titre La question de la graphie pour la langue kabyle
Auteur Chérif Sini
Mir@bel Revue Mots. Les langages du politique
Numéro no 110, mars 2016 Le geste, emblème politique
Rubrique / Thématique
Varia
Page 141-153
Résumé ‪L'émergence de la graphie latine comme écriture du kabyle résulte du long processus de grammatisation dans le domaine berbère, entamé durant la période coloniale et investi par des lettrés et des militants culturels kabyles pour amener la politique d'arabisation à composer avec une culture kabyle valorisée par l'écrit. En dehors de l'historicité de cette adoption, les arguments d'universalité, de scientificité, d'adaptabilité et de technicité de cette graphie sont aussi discutables que celui qui lui est opposé : le risque d'occidentaliser cette langue. Autochtone, l'alphabet tifinagh est d'usage symbolique. Son apparition plus ou moins massive sur les enseignes et les devantures d'établissements publics en Kabylie, au lendemain de la promotion du berbère au statut de langue nationale en avril 2002, est associée à une instrumentalisation politique de la ligne idéologique au pouvoir visant à discréditer les producteurs en kabyle, tous utilisateurs de la graphie latine. La graphie arabe est quant à elle rejetée en raison de son lien avec la politique d'arabisation.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
‪The emergence of the Latin alphabet in Kabyle language writing is a consequence of the long process dealing with grammatization in the field of Berber during the colonial period and practised by the native authors to push the arabization policy to do with a Kabylian self esteem written culture owing to its own production. Apart from the historicity of Latin alphabet option, the arguments that defend its universal dimension, its scientific character or its adaptability and technicity, remain as contestable as the one to which it is opposed: we mean the risk of the occidental influence on this language. Since it is considered as a native alphabet, the use of Tifinagh characters is rather symbolic. Tifinagh is widely expanded on the notice boards of public institutions in Kabylian spaces just after the Berber has been promoted to the status of national language on April 2002. This event was associated to the language instrumentalisation which tends to discredit Kabylian producers who use latin alphabet. Whereas the Arabic alphabet is rejected as far as it is linked to arabization policy.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MOTS_110_0141