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Titre Les Guègues et les Tosques existent-ils ? L'opposition Nord/Sud en Albanie et ses interprétations
Auteur Gilles de Rapper
Mir@bel Revue Espace Populations Sociétés
Numéro no 3, 2004 Les populations des Balkans
Rubrique / Thématique
Articles
Page 625-640
Résumé La division des Albanais en deux groupes ethniques, Guègues au nord et Tosques au sud, fait partie des connaissances de base sur la population de l'Albanie. Cette lecture ethnique, courante dans la littérature occidentale, n'est cependant pas partagée par les chercheurs albanais, qui font remonter l'apparition des deux groupes au début du 19ème siècle, lorsque deux centres de pouvoir, l'un au nord (Shkodër), l'autre au sud (Ioannina) se disputaient le contrôle des régions albanaises. À partir de matériel provenant de deux régions du Sud albanais, on peut montrer que les différences réelles entre Nord et Sud, qui concernent aussi bien la langue que le costume ou l'organisation sociale, ne sont pas interprétées dans les termes d'une opposition entre Guègues et Tosques (ces catégories sont à peine utilisées), mais à travers une grille de lecture dans laquelle le Nord et le Sud occupent l'un par rapport à l'autre la même position que les musulmans et les chrétiens dans la société locale. L'opposition entre chrétiens et musulmans apparaît donc comme une matrice à partir de laquelle est envisagée l'altérité et sont conçus les rapports entre les différents sous-groupes de la société.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The division of the Albanians in two ethnic groups, Ghegs in the north and Tosks in the south, is part of the basic knowledge on the Albanian population. Although well represented in Western literature on Albania, this ethnic reading is not shared by the Albanians scholars. According to them the two groups appear by the beginning of the 19th century when the Albanian-inhabited territories fall under two antagonistic centres of power, one in the north (Shkodër), the other in the south (Ioannina). Based on material collected in two southern districts, this article argues that the actual differences between north and south (in terms of language, dress and social organisation) are not perceived through the Gheg/Tosk division (those categories are hardly referred to). They are rather inter- preted through a frame in which north and south are one to the other what Muslims and Christians are in local society. The Muslim/Christian division thus appears as the basic division from which otherness and the relations between the different subgroups of society are conceived.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://eps.revues.org/445