Titre | De la recherche scientifique à la recommandation de santé publique : la circoncision masculine dans le champ de la prévention du VIH | |
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Auteur | Christophe Perrey, Alain Giami, Kenneth Rochel de Camargo, André de Oliveira Mendonça | |
Revue | Sciences Sociales et Santé | |
Numéro | vol. 30, no 1, mars 2012 | |
Page | 5-38 | |
Résumé |
L'objectif de cet article est d'étudier les conditions dans lesquelles la circoncision masculine a été instaurée comme outil de prévention du VIH/sida dans les pays de l'Afrique australe, d'identifier les controverses scientifiques associées à la démonstration de son efficacité, et d'analyser la manière dont ces controverses et désaccords ont été gérés par les grandes agences internationales (OMS et ONUSIDA). Le processus de validation de la circoncision masculine est le résultat d'interactions complexes entre la production de données scientifiques visant à établir l'efficacité de la mesure, l'analyse de la réactivité des prestataires de santé locaux et l'évaluation de son acceptabilité (au niveau politique, communautaire et individuel). Il s'est déroulé en deux temps. Tout d'abord, la controverse a porté sur l'efficacité de la mesure et s'est développée autour de l'interprétation d'études épidémiologiques. Puis, la publication de résultats d'essais randomisés convergents a clos le débat au niveau de l'OMS et d'ONUSIDA et entraîné la promulgation de la mesure lors de la consultation technique de Montreux (2007). Suite à cette décision, les voix discordantes furent marginalisées et les débats sur les incertitudes relatives à l'extrapolation des essais à l'échelle d'un pays eurent du mal à émerger. Cette étude fait ainsi apparaître que la validation d'une mesure de santé publique est, certes, fondée sur des éléments scientifiques, mais qu'elle s'appuie sur des dimensions politiques. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
From scientific research to public health recommendation: male circumcision in the field of HIV prevention. This paper analyses the conditions under which male circumcision was implemented as a tool for HIV prevention in Southern Africa, identifies the scientific controversies associated with the demonstration of its efficacy, and analyzes the way in which these controversies and disagreements have been managed/negotiated by the international institutions (WHO and UNAIDS). The process of implementation of male circumcision is the result of complex interactions between the production of scientific evidence stating the efficacy of the measure, the analysis of the reaction of the local health providers and the assessment of its acceptability (at a political, community and individual level). The proposal to establish male circumcision as an HIV prevention measure has provoked contradictory reactions, including support, fear and hostility, both in the public health field and among certain academics working in this domain. The process took place in two stages. In the first phase, the controversy focused on the effectiveness of the measure and developed around the interpretation of epidemiological studies. In a second phase, the publication of results of randomized trials ended the debate raised at the WHO and UNAIDS and led to the enactment of the measure at the Montreux consultation (2007). Following this decision, the dissenting voices were marginalized and debates about the uncertainties in extrapolating the testing at a country scale were made difficult to emerge. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SSS_301_0005 |