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Titre Immigration et intégration : trajectoires résidentielles (inter)nationales et dynamiques ségrégatives locales au Luxembourg1
Auteur Sébastien Lord, Philippe Gerber
Mir@bel Revue Espace Populations Sociétés
Numéro no 1, 2009 Différences et inégalités socio-démographiques : approche par le local
Rubrique / Thématique
Différences et inégalités socio-démographiques : approche par le local
Page 85-103
Résumé Pour des petits États comme le Luxembourg, croissance économique et stabilité démographique reposent sur l'immigration. Cet apport de populations est cependant marqué par une migration fortement contrastée : hautement qualifiée et moins qualifiée. De manière pratique, les migrants doivent intégrer le marché du logement. Dans ce contexte d'intégration, le marché immobilier luxembourgeois est caractérisé par des prix élevés à la fois pour l'achat ou la location d'un logement. La propriété d'une maison familiale se révèle par ailleurs être un « modèle résidentiel dominant ». Alors, quelle est la position des migrants par rapport aux Nationaux sur le marché du logement ? Est-ce que l'intégration résidentielle est possible et souhaitée par les migrants selon leur qualification et leur origine ? Pour étudier ces questions, deux approches sont utilisées : 1) des indices de ségrégation résidentielle ; 2) des portraits descriptifs de la mobilité résidentielle des ménages. Les données analysées proviennent de l'enquête longitudinale du panel européen des ménages résidant au Luxembourg (PSELL2, 1994-2002) ainsi que des recensements nationaux luxembourgeois (STATEC, 1991, 2001). Les résultats montrent que l'accès à la propriété est plus facile pour les étrangers hautement qualifiés ainsi que pour les Luxembourgeois, que ceux-ci soient plus ou moins qualifiés. Les ménages moins qualifiés, en particulier les étrangers, rencontrent plus de difficultés d'intégration. Toutefois, les programmes de support en logement leur facilitent l'accès, tout en les dirigeant vers le modèle résidentiel dominant. La mobilité observée dans le système résidentiel, ainsi que sur le territoire, suggère différentes aspirations et stratégies d'intégration entre les catégories de migrants. Si ces trajectoires résidentielles mènent vers l'intégration, elles suggèrent également une ségrégation résidentielle douce et dictée par le haut de l'échelle socio-économique.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais For small states like Luxembourg, the stability and economic growth depend on migration. This contribution of new populations is, however, a strongly contrasted migration : highly qualified and less qualified workers. In a pragmatic perspective, migrants need to integrate the housing market. In this context of integration, the housing market in Luxembourg is characterized by high prices for either the purchase or the rental of a dwelling. The property of a single-family house is also being a “dominant residential model”. So what is the positioning of migrants compared to the nationals in the Luxembourg housing market ? Is the residential integration is possible and desired by migrants according to their qualification level and their country of origin ? To study these questions, two approaches are used : 1) residential segregation indices, 2) descriptive portraits of households' residential mobility. The data analyzed come from the longitudinal European Community Household Panel (ECHP) for Luxembourg (PSELL2, 1994-2002) and the Luxembourg national census (STATEC, 1991, 2001). The results show that house ownership access is easier for highly qualified foreigners as well as the Nationals independently of their qualification level. This being said, less qualified households, especially foreigners, are facing more difficulties for integration. The government housing support programs facilitate access for less qualified households to the housing market. However, the same housing programs conduct them to the “dominant residential model”. The observed mobility in the housing market, as well as on the territory, suggests different aspirations and strategies of integration for specific migrant categories. If these residential trajectories lead to integration, they also suggest slow residential segregation dynamics which are connected to the top of the socio-economic scale.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://eps.revues.org/3591