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Titre Disparités spatiales de mortalité infanto-juvénile à Ouagadougou : niveaux, tendances et « facteurs explicatifs »
Auteur Bassiahi Abdramane Soura
Mir@bel Revue Espace Populations Sociétés
Numéro no 1, 2009 Différences et inégalités socio-démographiques : approche par le local
Rubrique / Thématique
Différences et inégalités socio-démographiques : approche par le local
Page 159-174
Résumé Alors que de nombreuses études ont été réalisées sur la mortalité des enfants dans le monde en développement, très peu se sont intéressées à ses inégalités spatiales. Et même lorsqu'il existe des travaux sur ce sujet, ces derniers comparent plus les régions à l'intérieur d'un pays que les quartiers au sein d'une ville. En s'intéressant à Ouagadougou (capitale du Burkina Faso), cet article vise à analyser les niveaux et les tendances des inégalités spatiales de mortalité infanto-juvénile à partir des recensements burkinabè de 1985 et de 1996. Une tentative d'explication de ces différences de mortalité est également menée. Elle combine méthodes statistiques et connaissance du contexte. Les résultats obtenus montrent une physionomie relativement dichotomique de la mortalité au milieu des années 80, les secteurs périphériques de la ville ayant les mortalités les plus élevées. À cette date, les différences spatiales de mortalité étaient associées à la densité des quartiers ainsi qu'au profil social des habitants : les secteurs de la périphérie étaient par exemple très peu instruits avec une mortalité plus élevée. En 1996 par contre, l'opposition centre/périphérie a disparu pour faire place à une distribution hétérogène de la mortalité. La mixité sociale au sein des secteurs, devenue certainement plus importante à cette époque, n'a pas favorisé l'apparition de lien statistique entre les caractéristiques communautaires et les inégalités spatiales de mortalité. Les changements de mortalité observés sur la période étudiée sont essentiellement dus aux changements dans le niveau d'instruction des femmes dans certains quartiers, à l'évolution de la proportion de femmes nées à Ouagadougou, à l'amélioration de l'hygiène collective et enfin à l'arrivée de services sociaux essentiels comme l'eau potable et l'électricité, en particulier dans les quartiers périphériques qui se densifient.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais While many studies have been conducted on child mortality in the developing world, few have investigated its spatial inequalities. Even when there is works on this subject, they tend to compare regions within a country rather than neighbourhoods within a city. Focusing in Ouagadougou (capital of Burkina Faso), this study aims to analyze the levels and trends in spatial inequalities of child mortality, using the Burkina Faso 1985 and 1996 censuses. We try to explain differences in mortality using statistical methods and contextual information. The results show centre/periphery differences in mortality in the mid 1980s, outlying areas of the city having the highest mortality levels. At that time, the spatial differences in mortality were related to the population density in neighbourhoods and the socio-economic status of the inhabitants : for example, residents of outlying areas were very poorly educated with higher mortality. In 1996 on the other hand, the centre/periphery differences disappeared, making way for heterogeneous mortality distribution. The social mix within sectors, which was certainly more marked in 1996 made it impossible to establish statistical relationships between community characteristics and spatial inequalities in mortality. The changes observed in mortality over the period studied were mainly due to changes in the educational attainment of women in some areas, changes in the proportion of women born in Ouagadougou, improvements in community hygiene, and the provision of essential social services like water and electricity, especially in outlying areas that are becoming denser.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://eps.revues.org/3996