Titre | Les revendications autochtones au Maroc. Pour une approche postcoloniale pragmatique | |
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Auteur | Marie Oiry-Varacca | |
Revue | Espace Populations Sociétés | |
Numéro | no 1 , 2013 Les peuples autochtones. Une approche géographique des autochtonies ? | |
Rubrique / Thématique | Les peuples autochtones. Une approche géographique des autochtonies ? Articles |
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Page | 43-57 | |
Résumé |
Au Maroc, les revendications autochtones sont portées par des associations militantes qui veulent obtenir des pouvoirs publics qu'ils accordent davantage de reconnaissance à l'identité amazighe et d'autonomie aux régions afin que les populations berbérophones des montagnes, marginalisées, puissent choisir un modèle de développement endogène. Ces revendications questionnent l'unité nationale autour de l'identité arabe et d'une gestion des territoires centralisée. Les recherches effectuées en sciences sociales sur la question autochtone au Maroc sont peu nombreuses et s'attachent à déconstruire les discours identitaires, de façon à limiter les risques politiques de replis communautaristes. Cet article propose de réfléchir aux enjeux épistémologiques, éthiques et politiques de cette approche constructiviste et de proposer de nouvelles pistes théoriques, inspirées des « subaltern » et des « performance studies », pour comprendre les logiques et les effets des revendications autochtones au Maroc. En me penchant sur les projets de développement que les militants réalisent dans les montagnes, je montrerai l'utilité d'une analyse focalisée autant sur les discours que sur les pratiques pour appréhender les recompositions identitaires qu'ils initient. La mobilisation dans ces projets locaux de l'autochtonie - une catégorie mondialisée référant à l'Afrique du Nord - participe à la réinvention des identités amazighes dans leurs nuances locales, à leur territorialisation et non à leur déterritorialisation. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
In Morocco, claims of indigenity have been made by activist associations who want public authorities to give morerecognition to Amazigh identity and greater autonomy to corresponding regions, such that the marginalized Berber-speaking peoples of themountains canchoose an endogenous model ofdevelopment. These demands challenge the notion of national unity based on Arab identityand thecentralizedadministration of territories. Few social-science investigations have addressed the question of indigenity in Morocco, and those that have typically set out to deconstruct identity discourses, so as to limitthe political risksof falling into communitarism. This paper aims to explore the epistemological, ethical and political stakes of this constructivist approach and to suggest new theoretical approaches, inspired by the subaltern and performance studies, in order to understand the logic and effects of Indigenous claims in Morocco. By looking into development projectsthat activistscarry outin the mountains, I will showthe benefitof an analysisfocused as much on discourses as on practices, in order to understand the reshaping of identity that they initiate.In theselocal projects, the mobilizationofautochthony – a globalizedcategoryreferring toNorth Africa - contributes to the reinvention of Amazigh identities in their local variations, to their territorialization and against their deterritorialization. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://eps.revues.org/4837 |