Titre | Les masques noirs des pop stars blanches : Miley Cyrus et les politiques de l'appropriation culturelle | |
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Auteur | Keivan Djavadzadeh | |
Revue | Raisons Politiques | |
Numéro | no 62, mai 2016 Pop et populaire : politiques du mainstream | |
Rubrique / Thématique | dossier |
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Page | 21-33 | |
Résumé |
Cet article se propose d'interroger, à travers une analyse de la « transition » de Miley Cyrus, les politiques de l'appropriation culturelle. Méconnu en France, ce concept désigne la pratique qui consiste, pour le groupe dominant, à s'emparer des marqueurs culturels d'un groupe subalterne racisé, le plus souvent sur un mode dépolitisé qui détache les signes appropriés du contexte social et politique qui les avait vu naître. J'entends montrer que l'appropriation culturelle est indissociable d'une idéologie color-blind qui la sous-tend et la légitime. Les pop stars blanches comme Miley Cyrus qui s'approprient la culture noire souscrivent en effet au mythe d'une Amérique post-raciale où la race serait sans importance, et cela encore plus dans l'espace de la culture populaire. Il s'agira donc de voir en quoi la différence raciale et ethnique constitue aujourd'hui une ressource subversive pour des pop stars blanches qui peuvent, à peu de frais, tirer un profit créatif et commercial des cultures minoritaires tout en se désintéressant ou en niant l'expérience des groupes minoritaires. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article aims at providing an analysis of the politics of cultural appropriation through a study of Miley Cyrus' “transition” away from her former Disney character. The concept of cultural appropriation refers to the practice whereby the dominant group “takes away” the cultural and racial signifiers from a subaltern racialized group through a process of decontextualization, so that former racial markers are no longer perceived as such. I argue that color-blind ideology is crucial for legitimizing cultural appropriation. White pop stars such as Miley Cyrus invest in the myth of a postracial America where race would no longer be an issue, especially in popular culture. I examine the ways in which racial and ethnic difference constitutes a subversive resource for these pop stars, since it enables them to exploit Black cultural forms, both artistically and commercially, while ignoring or denying the Black experience from which cultural productions emerge. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RAI_062_0021 |