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Titre La métaphysique de Lavelle : une esthétique théologique
Auteur Paul Olivier
Mir@bel Revue Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT
Numéro Tome 88, no 2, 2004 Louis Lavelle. Philosophie et intériorité
Page 225-243
Résumé La métaphysique de Lavelle peut être présentée comme une esthétique théologique, c'est-à-dire une philosophie qui fait de la beauté, dans l'expérience même de l'art, un transcendantal qui peut se dire de Dieu lui-même, tout en évitant les pièges de la complaisance sensible et de l'immanence mondaine pour tourner le regard de l'homme vers le Dieu qui se révèle ou se donne dans l'expérience du beau. La médiation esthétique, qui réalise une véritable critique de la représentation et permet de relever la dignité de l'apparence, aboutit à une métaphysique d'artiste qui reconnaît la densité du corps vivant et s'achève dans le goût des choses terrestres qu'elle entend transfigurer et non pas abolir. Les rapports subtils que l'art et la religion entretiennent dans la vie spirituelle montrent comment la métaphysique d'artiste s'accomplit chez Lavelle en une métaphysique de la charité. Il y a ainsi, dans l'être et dans la conscience, une double médiation, celle (artistique) du beau et celle (religieuse) de l'amour. La beauté est la figure de l'être, qui sauve l'apparence et la confirme, mais qui doit être sauvée à son tour ou plutôt est déjà sauvée en baignant dans la lumière de l'amour. La philosophie de Lavelle est bien une métaphysique de l'acte d'être et une philosophie de l'esprit, mais elle se réalise comme une métaphysique d'artiste émerveillé par le sens religieux de la création et constitue, à son tour, un véritable acte de reconnaissance pour ce don gratuit de l'être, qui suscite la louange de l'artiste, la tendresse du saint et l'émerveillement du philosophe.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Lavelle's metaphysic may be presented as a theological aesthetic, that is to say, a philosophy which makes of beauty, in the experience even of art, a transcendental that may be said of god himself, all the while avoiding the pitfalls of indulgence of the senses and well-mannered immanence, in order to turn our gaze from the god who reveals or gives himself in the experience of the beautiful. The aesthetic mediation, which realizes a true critique of the of representation and permits the discernment of the dignity of appearances, leads to a metaphysic of the artist that recognizes the density of the living body and ends up in the savoring of worldly things which it intends to transfigure and not abolish. The subtle connections that art and religion maintain in the spiritual life show how the metaphysic of the artist takes place, in the thought of Lavelle, in a metaphysic of charity. In being and conscience There is thus a double mediation, that of the beautiful (artistic), and that of love (religious). Beauty is the figure of being, which saves and confirms appearances, but which must be saved in its turn, or rather is already saved in basking in the light of love. To be sure, Lavelle's philosophy is a metaphysic of the act of being and a philosophy of spirit, yet it is realized as a metaphysic of the artist filled with wonder at the religious meaning of creation and constitutes, in its turn, a true act of gratitude for the free gift of being, which arouses the praise of the artist, the tenderness of the saint and the wonder of the philosopher.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RSPT_882_0225