Titre | Signification et efficacité : sur les prolongements médiévaux de la théorie augustinienne du signe | |
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Auteur | Irène Rosier-Catach | |
Revue | Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT | |
Numéro | Tome 91, no 1, 2007 Lire les Pères au Moyen Âge | |
Rubrique / Thématique | Lire les pères au Moyen Âge |
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Page | 51-74 | |
Résumé |
Le langage, la signification, la référence ont fait l'objet d'une grande attention au Moyen Âge, de la part des spécialistes des arts du langage. Pourtant, ils n'ont quasiment pas lu Augustin. Les théologiens, par contre, ont tiré grand profit des analyses augustiniennes. Henri de Gand a lu le De dialectica, en articulant autour de ce petit traité les autres textes d'Augustin portant sur le langage et les signes, afin d'élaborer une théorie du « langage vocal », préliminaire à toute réflexion sur les noms divins, l'ineffabilité, l'analogie ou la propriété des noms. Ces textes forment également le socle des analyses élaborées par les théologiens sur le « parler des anges ». Par ailleurs, les chapitres sur les signes sacramentels doivent à la pensée augustinienne une analyse du signe, tirée du De doctrina christiana. Les théologiens insistent sur le caractère doublement relationnel du signe : signe de quelque chose, signe pour quelqu'un. Le caractère intentionnel de la prononciation de la formule du baptême ou du mariage est traité à partir des opuscules consacrés au mensonge (De mendacio, Contra mendacium). L'analyse de la causalité sacramentelle, et particulièrement celle de la causalité conventionnelle fondée sur le pacte, se construit sur la notion augustinienne de consensus, repensée dans le cadre d'une réflexion sur les signes magiques par Guillaume d'Auvergne, mais également sur la théorie de la relation telle qu'elle est élaborée dans le De Trinitate. Roger Bacon, qui fut maître ès arts avant de devenir franciscain, saura lire ces analyses des théologiens, et, en articulant les sources augustiniennes avec les sources logico-grammaticales utilisées par les Artistae, produire une théorie générale des signes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Signification and Efficacy : Concerning the Medieval Outcomes of the Augustinian Theory of Signs During the Middle Ages language, signification and reference attracted the keen attention of specialists in the arts of language. And yet, they hardly read Augustine. Theologians, on the other hand, drew great profit from Augustinian analyses. Henry of Ghent read the De dialectica, setting this small treatise within the framework of others of Augustine's texts having to do with language and signs, towards the end of elaborating a theory of “vocal language,” preliminary to any reflection upon the divine names, ineffability, analogy or the property of names. These texts also provide the footing for the theologians' analyses of the “speech of the angels.” What is more, the chapters on sacramental signs owe to Augustinian thought an analysis of signs drawn from the De doctrina christiana. The theologians insist upon the doubly relational character of signs: sign of something, sign for someone. The intentional character of the pronunciation of the formula of baptism or of marriage is dealt with on the basis of opuscules devoted to lying (De mendacio, Contra mendacium). The analysis of sacramental causality, and particularly that of conventional causality based upon a pact, is built upon the Augustinian notion of consensus, rethought within the setting of a reflection upon magical signs by William of Auvergne, yet also upon the theory of relation as it is elaborated in the De Trinitate. Roger Bacon, who was a master of arts before becoming a Franciscan, will be able to read these theologians' analyses, and, in linking the Augustinian sources to the logical-grammatical sources employed by the artistae, produce a general theory of signs. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RSPT_911_0051 |