Titre | Yurupari ou les figures du diable | |
---|---|---|
Auteur | Dimitri Karadimas | |
Revue | Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie | |
Numéro | no 6, 2007 Voir et reconnaître. L'objet du malentendu | |
Rubrique / Thématique | Dossier: Voir et reconnaître, l'objet du malentendu |
|
Page | 44-57 | |
Résumé |
Yurupari est une des figures emblématiques des sociétés indigènes du Nord-Ouest amazonien. Matérialisé par des flûtes lors des rituels d'initiation masculine, le personnage que celles-ci sont censées incarner reste en partie énigmatique. Les interdits auxquels sont soumis les femmes et les non-initiés, le rituel, le mythe... l'ensemble forme un « complexe » qui confine au sacré.D'abord associé au « malin » ou au « diable » par les missionnaires qui, au XIXe siècle, tentaient d'en éradiquer la présence et le rituel, ce complexe a longtemps fait l'objet, dans la littérature associée à cette aire culturelle, d'abondants débats où il intervenait en tant que construction protéiforme proche du monothéisme.L'article se propose de revenir brièvement sur les éléments composant ce complexe et de les éclairer à l'aide d'une analyse des énoncés mythiques et des iconographies de certains masques associés à l'éthologie des êtres qu'ils incarnent.La proposition d'analyse se fonde sur l'hypothèse que l'iconographie de la figure du diable véhiculée par les missionnaires aurait été reconnue comme « Yurupari » par les Indiens ; la reconnaissance aurait ainsi été l'œuvre des Indiens et non celle des missionnaires. La réflexion porte sur ces regards croisés du donné à voir, ainsi que sur les interdits de montrer et de regarder ; bref, le statut du « regard iconographique » est interrogé. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
Yurupari is one of the emblematic figures of the indigenous societies of the North-West Amazonia. Materialised by flutes during the masculine initiation rituals, the character they are supposed to incarnate remains partly enigmatic. The prohibitions to which the women and the non-initiated are submitted, the ritual, the myth... the whole forms a “complex”, that adjoins the sacred. At first associated to the “Satan” or the “Devil” by the missionaries who, in the 19th century, attempted to eradicate its presence and its ritual, this complex has for long been the subject, in the literature associated to this cultural region, of abundant debates in which it appeared in terms of a protean construction close to monotheism. The article intends to review briefly the different elements composing this complex in order to highlight them from the analysis of the mythic enunciations and the iconographies of a number of masks associated to the ethology of the entities they incarnate. The proposition of analysis will be based on the hypothesis that the iconography of the figure of the devil conveyed by the missionaries would have been recognised as “Yurupari” by the Indians; the recognition would thus have been due to the Indians and not to the missionaries. The reflection will bear on these crossed points of view of the given to see, and on the prohibitions to show and see; in brief the status of the “iconographic point of view” will be examined. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://gradhiva.revues.org/986 |