Titre | Les « Chroniques éthiopiennes » de Marcel Griaule | |
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Auteur | Vincent Debaene | |
Revue | Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie | |
Numéro | no 6, 2007 Voir et reconnaître. L'objet du malentendu | |
Rubrique / Thématique | Etudes et Essais |
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Page | 86-103 | |
Résumé |
Publié en 1934, Les Flambeurs d'hommes de Marcel Griaule relate la première «mission Griaule», en 1928, dans la région du Godjam en Ethiopie. Quoique oublié aujourd'hui, l'ouvrage rencontre un succès certain lors de sa parution. Et il mérite qu'on s'y arrête à nouveau en raison de quelques singularités qui le rendent tout à fait unique et sans équivalent dans l'ensemble des récits ethnographiques du XXe siècle, à commencer par le fait que Griaule y parle de lui-même à la troisième personne. Cet article s'attache à rendre compte de ces singularités en situant ce curieux récit dans le contexte épistémologique de l'ethnologie de l'entre-deux-guerres. Les Flambeurs d'hommes peut en effet être lu comme un révélateur des contradictions de la discipline à cette époque. Il témoigne en particulier du rapport coupable de l'ethnologie à la littérature, la littérature étant à la fois ce dont il faut se défaire au nom du document et la technique dont on rêve en raison de sa capacité supposée à restituer «l'atmosphère morale» d'une société. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Published in 1934, Marcel Griaule's Les Flambeurs d'hommes [Burners of Men] recounts the first “Griaule mission,” undertaken in 1928 in the Godjam region of Ethiopia. Although forgotten today, the book was initially published to considerable success. Indeed, it deserves a critical reappraisal based on several features which make it completely unique and without any equivalent in ethnographic literature of the 20th century, foremost among them Griaule's use of the third person when speaking about himself. To be properly understood, this curious text needs to be situated in the epistemological context of French ethnology of the interwar period. Indeed, Les Flambeurs d'hommes sheds light on the contradictions of the anthropological discipline of that era. In particular, it demonstrates ethnology's ambivalent relationship to literature, as literature is held to be, on the one hand, that which must be discarded on behalf of the objectivity of the document, and, on the other hand, a technique much desired for its alleged ability to convey and restore the “moral atmosphere” of society. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://gradhiva.revues.org/955 |