Titre | Rhétoriques et pratiques de l'inculturation | |
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Auteur | Gaetano Ciarcia | |
Revue | Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie | |
Numéro | no 8, 2008 Mémoire de l'esclavage au Bénin | |
Rubrique / Thématique | Dossier. Mémoire de l'esclavage au Bénin |
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Page | 28-47 | |
Résumé |
Au Bénin, depuis le début des années 1990, on assiste au «renouveau» des cultes dits vodun. Le festival Ouidah 92 et le lancement de l'itinéraire de La Route de l'Esclave, sous l'égide de l'Unesco, ont été des événements significatifs visant la connexion du vodun avec les commémorations de la traite négrière. À partir de l'examen des actes et des écrits de l'anthropologie missionnaire, le texte esquisse la généalogie d'un héritage culturel affecté par l'altérité morale d'une époque révolue. De nos jours, auprès d'une partie des élites intellectuelles du pays, la remémoration de l'histoire esclavagiste intègre la matrice chrétienne par la reconnaissance des qualités éthiques et esthétiques de la religion populaire. À travers l'analyse de situations ethnographiques observées principalement dans les villes de Ouidah et d'Abomey, cet article montre comment, au fil des décennies et au gré des conjonctures, on assiste au Bénin à la transformation discursive du passé «païen». Un tel processus d'altération patrimoniale de ce passé et de ses origines ne date pas d'aujourd'hui: il s'inscrit dans une longue durée ethnologique ayant agi aussi comme une pédagogie implicite. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
In Benin, since the beginning of the 1990s, there has been a “renewal” of the cults known as vodun. The Ouidah 92 festival and the launch of the itinerary of The Slave Route, under the aegis of Unesco, have been significant events aimed at connecting vodun with the commemorations of the slave trade. Starting with an examination of accounts and writings of missionary anthropology, the text sketches the genealogy of a cultural heritage affected by the moral alterity of a bygone era. Today, among part of the intellectual elite of the country, the commemoration of the history of slavery integrates the Christian matrix through the recognition of ethical and aesthetic qualities of popular religion. Through the analysis of ethnographic situations observed mainly in the towns of Ouidah and Abomey, this article shows how, through the decades and according to circumstances, Benin is seeing a discursive transformation of the “pagan” past. Such a process of alteration of the heritage of this past and of its origins is not just a recent phenomenon: it belongs in an ethnological longue durée which has also implicitly fulfilled a pedagogical role. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://gradhiva.revues.org/1170 |