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Titre La construction d'un regard collectif : le cas de l'Inventaire du patrimoine*
Auteur Nathalie Heinich
Mir@bel Revue Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie
Numéro no 11, 2010 Grands hommes vus d'en bas
Rubrique / Thématique
Etudes et essais
Page 162-180
Résumé Issu d'une enquête de terrain sur le travail des chercheurs de l'Inventaire du patrimoine, cet article a pour objet les « cadres sociaux du regard » patrimonial. Il décrit aussi minutieusement que possible, tout d'abord, les formes variées que prend le « travail du regard » d'un spécialiste. Dans un second temps, il retrace les modalités du passage de la vision à la représentation, en sériant les différentes procédures d'inscription (localisation cartographique, description scripturale, datation, informatisation) par lesquelles ces spécialistes passent de leur appréhension visuelle individuelle, sur le terrain, à une mise en forme standardisée, sous forme de dossiers accessibles à un nombre indéterminé de destinataires potentiels. Le « savoir-voir » constitué par l'expérience incorporée des spécialistes peut alors se transmettre à d'autres, des plus savants aux plus profanes, grâce à la médiation des mots, des images, des chiffres. Ainsi se construit un « regard » – au sens d'expertise visuelle – non plus individuel, incorporé et éphémère, mais collectif, médiatisé et durable.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Based on fieldwork carried out among researchers working at the National Heritage database, this article looks at the “social framing” of the National Heritage gaze. First, it describes as precisely as possible the different forms that a specialist's “gaze-work” can take. It then moves on to examine the different modalities of the movement from vision to representation, by classifying the different techniques of inscription (geographic pinpointing, written descriptions, dating and digitization) by which these specialists move from their individual visual apprehension in the field to a standardised representation in the form of dossiers available to an indeterminate number of potential readers. Thanks to the mediation of words, images and numbers, the specialists' embodied “see-how” can then be transmitted to others, be they expert or lay. In this manner, it is possible to fashion a “gaze” (understood as a visual expertise) that is no longer individual, embodied and ephemeral, but collective, mediated and lasting.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://gradhiva.revues.org/1707