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Titre Nimbuda ou la carrière d'un citron amer
Auteur Christine Guillebaud
Mir@bel Revue Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie
Numéro no 12, 2010 La musique n'a pas d'auteur
Rubrique / Thématique
Dossier. La musique n'a pas d'auteur
Page 56-79
Résumé Il est une procédure de création musicale particulièrement répandue en Inde, l'emprunt de mélodie. Il consiste pour le musicien à s'appuyer sur des airs préexistants, et à les investir d'un nouveau contenu, textuel, stylistique, esthétique, etc. C'est dans l'industrie cinématographique qu'il trouve son plus grand aboutissement. La musique filmi s'inspire des genres les plus divers – du rock au hip-hop en passant par la musique symphonique, les traditions classiques indiennes ou encore les nombreux répertoires régionaux. Comment questionner la notion de « propriété intellectuelle » face à ces pratiques cultivant l'emprunt et la multiplicité des sources ? Quels sont les ressorts de la copie, de la parodie et du remake ? L'exemple de la chanson Nimbuda, en hindi « Citron amer », fournit un cas exemplaire. Attribuée à la fin des années 1990 à différents « auteurs », tour à tour un chanteur de basse caste manganiyar puis un compositeur de musique de film de Bollywood, la chanson en a par là même hérité une carrière des plus singulières. L'article en retrace la chronologie spécifique et analyse comment les questions de droits d'auteur ont surgi. Il montre enfin comment, dans ce marché prolifique où la copie (illégale) des enregistrements est généralisée, les musiciens les plus socialement marginalisés ont bénéficié de nouveaux espaces de diffusion.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The “borrowing” of melodies is a particularly widespread means of musical creation in India. Musicians take pre-existing tunes and give them new lyrics, a new style, a new aesthetic, etc. This technique reaches its acme in the film industry. Filmi music draws on the gamut of styles –from rock to hip-hop, via symphonies, the classical Indian tradition and numerous regional genres. How are we to approach the question of “intellectual property” when faced with these practices that make use of borrowing and draw on multiple sources? And how are we to consider the dynamics of copies, parodies and covers? One clear example of this is the song Nimbuda, Hindi for “Bitter Lemon”. Towards the end of the 1990s, the song was attributed to different “authors”, first a lower caste Manganiyar bass singer and then a Bollywood film composer. As a result, the song followed a rather singular trajectory, whose precise chronology is mapped out in this article. It also looks at how the issue of copyright has cropped up, and finally shows how within a market where (illegal) copies flourish and recordings are widespread, it is the most socially marginalised musicians who have benefited most from these new forms of distribution.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://gradhiva.revues.org/1847