Contenu du sommaire : La musique n'a pas d'auteur
Revue | Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie |
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Numéro | no 12, 2010 |
Titre du numéro | La musique n'a pas d'auteur |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier. La musique n'a pas d'auteur
- La musique n'a pas d'auteur - Christine Guillebaud, Victor A. Stoichita, Julien Mallet p. 5-19
- Copyright et propriété intellectuelle - Pierre-André Mangolte p. 20-39 À l'heure actuelle, on pose souvent le copyright comme un « droit de propriété », en évoquant alors une certaine « propriété intellectuelle ». On rattache ainsi, parfois explicitement, les droits liés au copyright à un principe général de propriété, alors qu'il n'y a toujours ici qu'un ensemble de droits spécifiés et limités (bundle of entitlements) attribués à un auteur individuel. Le copyright peut d'ailleurs en pratique couvrir les choses les plus diverses, des livres aux étiquettes de boîtes de conserve en passant par les films, les pantomimes, les logiciels, les enregistrements musicaux, etc. ; et le terme « auteur » lui-même signifie plus facilement une entreprise qu'un être humain. À l'origine, pourtant, il s'agissait simplement de réguler une industrie particulière, l'édition et le commerce des livres, en attribuant à l'auteur un privilège temporaire d'impression. Mais le copyright s'est progressivement transformé et l'institution a alors changé de sens, ce que cet article veut montrer à partir de l'exemple des États-Unis. On analysera la situation au début du siècle (loi de 1790, etc.) et les représentations opposées du copyright à l'époque, avec le débat sur le « copyright perpétuel en commun law ». Au cours du XIXe siècle, la jurisprudence évolue et construit une conception plus large des droits accordés à partir d'une nouvelle définition de l'œuvre comme « création intellectuelle », sorte de bien intangible et incorporel dont la propriété donnerait un droit exclusif de contrôle et de prélèvement sur un ensemble de valeurs marchandes et de marchés dérivés. C'est cette conception qui est à la base de la refonte de la loi en 1909, laquelle permet, moyennant certaines fictions juridiques et règles particulières (work for hire, etc.), l'intégration des nouvelles industries culturelles qui émergent à cette époque, et dont l'essor est caractéristique du XXe siècle.Nowadays, copyright is often seen as a form of “property right”, and more particularly as “intellectual property”. In this way, copyright is (sometimes explicitly) linked to a wider notion of property, when it is, in fact, little more than a bundle of entitlements attributed to a particular author. In practice, copyright can be applied to a variety of different things, ranging from books to labels on canned goods, and encompassing films, mime acts, software, musical recordings, etc. At the same time, the term “author” is more readily applied to companies than to people. Originally it was simply a means of regulating one particular industry (publishing and the book-trade) by giving authors temporary print rights. However, little by little the meaning of copyright has changed and this article explores such change in the context of the United States. It looks at the situation in the early 19th Century (with a law dating from 1790, etc.) and opposing ideas of copyright at the time, including debates over “common law perpetual copyright”. Over the 19th Century, jurisprudence on the matter progressively changed and constructed a wider notion of rights attributed according to a new definition of artistic works as “intellectual creation” – a sort of intangible and non-material good, ownership of which gave exclusive rights over the control and usufruct of a whole range of market values and derivative markets. This conception underpins the redrafting of the law in 1909, which via a number of legal fictions and targeted legal frameworks (work-for-hire, etc.), allowed for the integration of the emergent new culture industries whose rise and rise would mark the 20th Century.
- Soli Deo Gloria - Antoine Hennion p. 40-55 Le cas de Bach est intéressant à plusieurs titres par rapport à la question de l'autorité. À l'ethnomusicologue, le recours au classique sert le plus souvent à faire contraste avec les musiques orales, où les notions d'œuvre et d'auteur font problème (variation continue, création collective). Mais la leçon de Bach va dans le même sens. Soli Deo Gloria, il n'est d'autre créateur que Dieu : le plus grand des compositeurs se pensait en théologien, il n'a cessé de copier et de se copier, il n'a publié que ses ouvrages pédagogiques. Bach crée avant le régime de l'auteur. Mais cela n'empêche nullement le « père de la musique » d'être aujourd'hui apprécié selon ce régime, dont il est devenu un élément central. Cet article interroge cette ambivalence, qui entraîne de profondes incompréhensions, mais fait aussi mieux sentir l'intense travail de musicalisation qui nous sépare de Bach. À titre hypothétique, on réinterprète ainsi l'installation de Bach après la Passion selon saint Matthieu dans une position de compositeur « pur » durant les vingt dernières années de sa vie, non comme une victoire de l'artiste mais comme un repli du croyant craignant d'avoir été trop loin dans la mise en musique de la liturgie.The example of Bach provides an interesting case study in questions of authorship and this for a number of a reasons. Among ethnomusicologists, references to classical music generally serve as a counterpoint to oral music, where ideas of an “oeuvre” or of “authorship” are seen as problematic (e.g. continuous variation or collective creation). Yet Bach can be seen as doing much the same thing. Soli Deo Gloria implies that there is no creator but God: this greatest of composers constructed himself as a theologian –he incessantly copied others and himself and only published pedagogical works. Bach was composing prior to the modern regime of authorship, but this has not stopped the “father of music” from being appreciated in terms provided by this very regime, of which he has become a central cog. This article interrogates this ambivalence, which has led to serious misunderstandings, but also gives us a sense of the intense work of “musicalisation” that separates us from Bach. It then hypothetically reinterprets Bach's elevation to a position of “pure” composer in the last twenty years of his life (after St. Matthew's Passion) not as a victory of the artist, but as a believer's retreat in response to his fear of having gone too far in transforming liturgy into music.
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- Nimbuda ou la carrière d'un citron amer - Christine Guillebaud p. 56-79 Il est une procédure de création musicale particulièrement répandue en Inde, l'emprunt de mélodie. Il consiste pour le musicien à s'appuyer sur des airs préexistants, et à les investir d'un nouveau contenu, textuel, stylistique, esthétique, etc. C'est dans l'industrie cinématographique qu'il trouve son plus grand aboutissement. La musique filmi s'inspire des genres les plus divers – du rock au hip-hop en passant par la musique symphonique, les traditions classiques indiennes ou encore les nombreux répertoires régionaux. Comment questionner la notion de « propriété intellectuelle » face à ces pratiques cultivant l'emprunt et la multiplicité des sources ? Quels sont les ressorts de la copie, de la parodie et du remake ? L'exemple de la chanson Nimbuda, en hindi « Citron amer », fournit un cas exemplaire. Attribuée à la fin des années 1990 à différents « auteurs », tour à tour un chanteur de basse caste manganiyar puis un compositeur de musique de film de Bollywood, la chanson en a par là même hérité une carrière des plus singulières. L'article en retrace la chronologie spécifique et analyse comment les questions de droits d'auteur ont surgi. Il montre enfin comment, dans ce marché prolifique où la copie (illégale) des enregistrements est généralisée, les musiciens les plus socialement marginalisés ont bénéficié de nouveaux espaces de diffusion.The “borrowing” of melodies is a particularly widespread means of musical creation in India. Musicians take pre-existing tunes and give them new lyrics, a new style, a new aesthetic, etc. This technique reaches its acme in the film industry. Filmi music draws on the gamut of styles –from rock to hip-hop, via symphonies, the classical Indian tradition and numerous regional genres. How are we to approach the question of “intellectual property” when faced with these practices that make use of borrowing and draw on multiple sources? And how are we to consider the dynamics of copies, parodies and covers? One clear example of this is the song Nimbuda, Hindi for “Bitter Lemon”. Towards the end of the 1990s, the song was attributed to different “authors”, first a lower caste Manganiyar bass singer and then a Bollywood film composer. As a result, the song followed a rather singular trajectory, whose precise chronology is mapped out in this article. It also looks at how the issue of copyright has cropped up, and finally shows how within a market where (illegal) copies flourish and recordings are widespread, it is the most socially marginalised musicians who have benefited most from these new forms of distribution.
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- Les « voleurs intelligents » - Victor A. Stoichita p. 80-97 Cet article explore les conceptions éthiques sous-tendant la pratique des musiciens professionnels tsiganes en Europe de l'Est, et plus particulièrement en Roumanie. Se présentant comme « fabricants d'émotion », les musiciens attribuent fréquemment leur succès économique à des valeurs comme la « ruse » ou la « malice ». Un bon musicien devrait être un « voleur intelligent », dans ses interactions avec les autres musiciens mais aussi avec les mélodies elles-mêmes. Les virtuoses jouent avec des « ruses » et celles-ci peuvent faire l'objet de « vols » entre musiciens.Ceux qui emploient le vocabulaire du vol ne condamnent pourtant pas ce comportement, et distinguent le vol des idées musicales de celui des biens matériels. Bien que les musiciens soient professionnels et considèrent la musique comme une activité commerciale, ils ne sont guère convaincus par l'utilité d'un système de copyright ou de « propriété intellectuelle ». Que signifie alors « voler » des ruses si personne ne les possède ? Comment cette habileté est-elle mise en rapport avec la créativité ? Quel est le modèle économique et moral de ces musiciens ? Comment interagit-il avec la notion de copyright ?This article explores the ethical ideas that underpin the practice of professional Gypsy musicians in Eastern Europe and, more particularly, in Romania. These musicians present themselves as “creators of emotion” and frequently attribute their economic success to such values as “trickery” or “guile”. A good musician should be an “intelligent thief”, both in his interactions with his peers and with the melodies themselves. Virtuosi play with “trickery” and these tricks can also be “stolen” by other musicians.People who use this vocabulary of theft do not condemn it, but distinguish between the theft of musical ideas and that of material possessions. Although they are professional musicians who consider their music to be a commercial undertaking, they remain sceptical as to usefulness of copyright or “intellectual property rights”. What then does it mean to “steal” tricks if they belong to nobody? How is this thief's dexterity related to ideas of creativity? What sort of economic and moral models do these musicians hold to? And how does it relate to notions of copyright?
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- Musique techno, mix, sample - Guillaume Kosmicki p. 98-115 La techno jouée en free party est la conséquence directe d'une évolution technologique qui a amené nombre de musiques depuis les années 1950 à façonner leur esthétique sur la base de l'enregistrement. Au cours des années 1980, avec l'apparition du sampler, des problèmes juridiques n'ont pas manqué de se poser quant à l'utilisation de musiques préexistantes pour en composer de nouvelles. La free party, née au début de la décennie suivante, s'est d'emblée opposée à toute mise en règle. Au contraire, elle prétend à une utilisation libre et sans contrainte du sampling. Cet article montre comment l'esthétique techno de cette culturecorrespond parfaitement avec les utopies sociales et les manières de faire de ses acteurs. En effet, dans sa facture même, cette musique revendique l'absence de notion de propriété individuelle au profit de l'appropriation collective des productions.The techno music played at free parties is the direct result of technical progress since the 1950s that has led many musicians to build their musical aesthetic around recording. The invention of samplers in the 1980s posed a number of legal problems concerning the use of existing music to create new tracks. And the emergence of free parties in the early 1990s was a direct challenge to regulatory approaches, based as they were on a free and untrammelled use of sampling. This article shows how this musical culture's techno aesthetic was in perfect conformity with the social utopias and ways of being of the actors involved. Indeed, this music, by virtue of the way in which it is constructed or composed, insists on the absence of ideas of individual property, arguing instead for the collective ownership of production.
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- Droits d'auteur, bien commun et création - Julien Mallet, Guillaume Samson p. 116-137 Cet article confronte la notion de « propriété intellectuelle » à des pratiques musicales où interfèrent création individuelle et identités collectives. Marqués par une diversité d'usages sociaux et de fonctionnalités, le tsapiky malgache et le maloya réunionnais offrent deux illustrations des négociations dont le droit d'auteur peut faire l'objet ou des tensions qu'il peut générer quand son institutionnalisation interagit avec des enjeux de performance tenant à la fois au culte des ancêtres et à l'économie des supports de diffusion musicale. En examinant le degré d'intégration des institutions (sociétés d'auteurs, collectivités) dans les univers musicaux étudiés, cet article interroge le rôle joué par la revitalisation patrimoniale – centrale dans le maloya, absente dans le tsapiky – dans la reconnaissance et l'instrumentalisation du principe de propriété intellectuelle.This article engages the idea of “intellectual property” in a dialogue with examples of musical practice where individual creation and collective identity collide. Both Malagasy tsapiky and maloya from Réunion are characterised by the variety of their social uses and functions. They are examples of negotiation around copyright and the tensions it can provoke when the act of institutionalising it interacts with questions of performance related to ancestor cults and the economics of music distribution technology. Via an examination of how institutions (authors societies, local authorities) are integrated into the different musical environments under study, this article interrogates the role played by cultural reawakening (which is central to maloya, but absent from tsapiky) in the recognition and instrumentalisation of the idea of intellectual property.
Témoignages
- Woodstock en Amazonie et la superstar du ghetto de Kingston - Laurent Aubert p. 140-157 Chaque CD publié dans la collection AIMP (Archives internationales de musique populaire) fait, comme il se doit, l'objet d'un « contrat de cession et d'édition d'enregistrements musicaux », établi soit avec « l'artiste » (l'interprète ou son représentant légal), soit, plus fréquemment, avec « l'auteur », c'est-à-dire la personne (ethnomusicologue, anthropologue ou preneur de son) ayant réalisé les enregistrements. Dans ce dernier cas, le contrat stipule que l'auteur garantit être en possession des droits de cession des enregistrements concernés.Ces dispositions peuvent cependant poser certains problèmes, ainsi que l'a récemment démontré la publication d'un CD sur la musique d'une communauté amérindienne d'Amazonie péruvienne, chez qui des notions comme le droit d'auteur ou la propriété intellectuelle ne correspondent à aucune réalité. La question des droits voisins se pose aussi parfois, comme ce fut le cas avec une berceuse congolaise dont un échantillon (sample) a été intégré à une chanson d'une interprète de dub jamaïcain. De tels exemples montrent que le droit et la déontologie peuvent s'affronter dans la solution de problèmes impliquant des considérations à la fois patrimoniales, artistiques, juridiques et économiques.Every CD released by the IAPM collection (International archives of popular music) is necessarily the object of a “musical recordings copyright assignment agreement” signed either with the “artist” (the performer or his legal representative) or, more commonly, with the “author” –i.e. the person who recorded the music (e.g. ethnomusicologists, anthropologists or sound man). In the latter case, contracts stipulate that the author must copyright for the recordings.These stipulations, however, are not without posing certain problems, as witnessed by the recent release of a CD of music from an Amerindian community in the Peruvian Amazon, for whom such notions as copyright and intellectual property are devoid of significance. Related rights may also be a problem, as in the case of a Congolese lullaby sampled into a Jamaican dub track. Such examples demonstrate that law and deontology may come into conflict in the resolution of problems involving artistic, patrimonial, legal and economic concerns.
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- Le contexte politique et culturel des droits intellectuels - Philippe Aigrain p. 158-174
- Woodstock en Amazonie et la superstar du ghetto de Kingston - Laurent Aubert p. 140-157
Etudes et essais
- Une pictographie amazonienne - Pierre Déléage p. 176-197 Les Émérillons (Teko) de Guyane française fabriquaient, dans le cadre de la fête du cachiri, un artefact singulier : leur spécialiste rituel nouait une série de petits objets à une cordelette de coton. Le musée du quai Branly possède les trois uniques exemplaires connus aujourd'hui de ces cordelettes. Seules deux descriptions de ces objets nous sont parvenues : Jacques Perret rédigea la première en 1933 et Eurico de Melo Cardoso Fernandes la seconde vingt ans plus tard. À partir d'une comparaison de la cérémonie émérillon avec celles, mieux connues, de leurs voisins, nous proposons un décryptage de la complexité sémiotique de ce qu'il est possible de nommer une « pictographie » traditionnelle. Celle-ci obéissait à trois types de logique : une logique d'archivage calendaire, une logique de séquenciation de la diachronie du rituel et une logique fondée sur une technique de mise en correspondance multidimensionnelle et plus particulièrement sur un parallélisme généralisé.During their Cachiri festival, the Emerillon (Teko) of French Guyana manufactured a quite singular artefact: their ritual specialist would tie a series of small objects to a cotton cord. The musée du quai Branly has in its possession the only three surviving examples of these cords. We have only two descriptions of such objects: the first was written by Jacques Perret in 1933 and the second by Eurico de Melo Cardoso Fernandes twenty years later. This article compares the Emerillon ceremony with the better known rites of their neighbours and proposes to decipher the semiotic complexity of this example of what we might call traditional “pictography”. This pictography corresponds to three distinct logics: one of calendar archiving, one concerning the sequencing of ritual diachrony, and one based on a technique of multidimensional correspondence and, more particularly, on an idea of generalised parallelism.
- Karel Kupka et les maîtres-peintres de la Terre d'Arnhem - Jessica De Largy Healy p. 198-217 Les collections réunies en Terre d'Arnhem par le peintre et anthropologue Karel Kupka entre 1956 et 1964 – une période assimilée à l'âge d'or de la peinture sur écorce – constituent un ensemble remarquable, tant par son envergure et sa variété que par sa place dans l'histoire des collections aborigènes du XXe siècle. L'un des premiers à reconnaître aux peintres aborigènes un talent individuel, Kupka s'attacha à documenter chaque acquisition auprès de ceux qu'il identifia comme les maîtres-peintres des différentes régions. Dans cet article, je montre comment l'examen de ces collections historiques et de la documentation qui leur est associée permet de mettre au jour certains des modes de transformation d'une tradition figurative ancestrale. Entre continuité et innovation, l'histoire de la peinture de cette période illustre le processus complexe de transposition d'un patrimoine rituel sacré au domaine public du marché de l'art.From 1956 to 1964 (a period now considered a golden age of bark painting) the painter and anthropologist Karel Kupka amassed a collection that is remarkable both in terms of its breadth and for its place in 20th Century Aboriginal collections. Kupka was one of the first people to recognize Aboriginal painters' individual talents and carefully documented each painting's provenance from the master-painters of different regions. In this article, I show how the analysis of these historic collections and their documentation sheds light on the modes of transformation of this ancestral figurative tradition. The history of painting in this period displays both continuity and innovation and illustrates the complex process of transposition undergone by this sacred ritual heritage within the public domain that is the art market.
- Araucanie-Bruxelles-Paris : la collection Gustave Verniory au musée du quai Branly - Angèle Martin, Paz Núñez-Regueiro, Carine Peltier p. 218-227 L'ingénieur belge Gustave Verniory (1865-1949) se rend dans le centre et le sud du Chili pour participer à la construction du chemin de fer. Il raconte ses dix années en Araucanie (1889-1899) dans un récit de voyage qui constitue la principale source historiographique sur l'histoire du Chili après la conquête de cette région en 1883. En mars 2010, ses héritiers ont fait don au musée du quai Branly de la collection d'objets, de photographies et d'archives rassemblée par leur aïeul pendant son séjour chilien.In the late 19th Century, the Belgian engineer Gustave Verniory (1865-1949) travelled to the southern part of central Chile to help build a railway line. The ten years he spent in Araucania (1889-1899) are the subject of a travel account that constitutes the principal historiographic source for this region of Chile in the immediate post-conquest period (from 1883 onwards). In March 2010, his descendants entrusted the collection of objects, photographs and archives he had gathered in Chile to the musée du quai Branly.
- Une pictographie amazonienne - Pierre Déléage p. 176-197
Chronique scientifique
Comptes-rendus
- Nathalie Heinich, La Fabrique du patrimoine. « De la cathédrale à la petite cuillère » - Thierry Bonnot p. 228-230
- Claire Bosc-Tiessé, Les Îles de la mémoire. Fabrique des images et écriture de l'histoire dans les églises du lac Tānā, Éthiopie, xviie- - Anaïs Wion p. 230-232
- Christine Guillebaud, Le Chant des serpents. Musiciens itinérants du Kerala - William Tallotte p. 233-234
- Pierre Déléage, La Croix et les Hiéroglyphes. Écriture et objets rituels chez les Amérindiens de Nouvelle-France (xviie- - Bérénice Gaillemin p. 235-237
- Julien Bonhomme, Les Voleurs de sexe. Anthropologie d'une rumeur africaine - Giordana Charuty p. 237-238