Titre | L'artisanat traditionnel en Polynésie française : de l'économie touristique à l'élaboration des identités insulaires | |
---|---|---|
Auteur | Olivier Ginolin | |
Revue | Journal de la Société des Océanistes | |
Numéro | no 119, 2004 Spécial Polynésie Française | |
Rubrique / Thématique | Dossier Polynésie française, atouts et handicaps |
|
Page | 172-184 | |
Résumé |
Depuis deux décennies, les pouvoirs publics de la Polynésie française ne cessent d'exercer leurs efforts pour développer le tourisme à Tahiti comme dans les archipels. Avec la construction de structures d'accueil de luxe, les visiteurs sans cesse plus nombreux ont à leur tour généré une forte demande d'activités folkloriques de toutes sortes. Parmi celles-ci, l'une est particulièrement révélatrice des dynamiques qui traversent la société polynésienne contemporaine ; l'artisanat traditionnel. Longtemps resté un secteur économique marginal jusqu'au début des années 1980, celui-ci s'est considérablement développé depuis, sortant de la sphère domestique, pour devenir en peu de temps, un enjeu économique majeur pour près de dix milles artisans recensés à ce jour sur l'ensemble du territoire. Parallèlement au renforcement du marché artisanal en direction des touristes, la Polynésie connaît, depuis l'autonomie du territoire, une politique culturelle volontariste qui tend à patrimonialiser certaines activités redéfinies comme traditionnelles. L'artisanat traditionnel renaissant sera dès lors lui aussi considéré comme activité culturelle à part entière. À ce titre, l'activité artisanale acquiert un nouveau statut social, à la croisé d'une double dynamique sociétale : l'une, exogène et économique, générée en partie par la demande touristique et, l'autre, endogène et culturelle, qui attribue aux objets artisanaux de nouvelles prérogatives, véhiculant de nouvelles valeurs, comme autant de lieux d'expression des identités insulaires en cours d'élaboration. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
For two decades, French Polynesia's authorities continually concentrated their efforts on the development of tourism in Tahiti as well as in the archipelagos. With the construction of luxury reception facilities, the constantly rising number of visitors have created a great demand of folk activities of all kinds. Among them, one is revealing particularly well the dynamics that go through the contemporaneous Polynesian society: the traditional craft industry. For a long time it remained a marginal economic sector and this until the beginning of the 1980's, it has since then significantly developed, getting out of the domestic sphere to become, in a short time, a major economic concern for the nearly 10 000 artisans registered on the whole territory. Parallel to the rise of this new market of curios, since the autonomy of the Territory, Polynesia experiences a voluntarist cultural policy that tends to include in the territory's patrimony some activities that have been redefined as traditional. The recovering traditional craft industry will from then on be considered as full cultural activity. The traditional craft industry has become in a few years the epicentre of the connection between two dynamics: one, exogenous and economic, partly generated by the tourists' demand and a second one, endogenous and cultural, that grants to craft items new prerogatives, conveying new values, as well as an expression of the emerging insular identities. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://jso.revues.org/155 |