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Titre Destroyal of the personal belongings of the deceased
Auteur Eric Venbrux
Mir@bel Revue Journal de la Société des Océanistes
Numéro no 124, 2007 Hertz Revisité (1907-2007)
Rubrique / Thématique
Dossier Hertz revisité (1907-2007) : Objets et changements dans les rituels funéraires
Page 97-103
Résumé Les Aborigènes Tiwi des îles Melville et Bathurst, au nord de l'Australie, sont bien connus dans la littérature ethnographique, et leurs rites mortuaires élaborés ne sont pas ce qui contribue le moins à cette réputation. Dans cet article, je me pencherai sur un aspect de la façon dont les Tiwi traitent la mort qui a reçu peu d'attention jusqu'ici, à savoir la destruction des biens personnels du défunt. Les Tiwi se débarrassent des objets d'une personne décédée pour des raisons à la fois émotionnelles et cosmologiques. Les survivants considèrent que laisser ces objets présents serait trop douloureux, mais il n'est pas nécessaire de tout détruire aussitôt : un objet choisi peut être mis de côté et utilisé pour focaliser l'émotion lors des rites mortuaires finaux, qui interviennent des mois après un décès. Les rites mortuaires tiwi ont beaucoup de similitude avec le modèle de Hertz relatif aux funérailles primaires et secondaires, bien qu'il n'existe pas de réel traitement des restes corporels. Il y a coïncidence de l'accomplissement des rituels, de la transition de l'esprit vers l'autre monde, de la période de deuil des survivants, et, dans le cas traité par Hertz, de la décomposition du corps (jusqu'au moment où les os sont secs). Dans le cas tiwi, on n'observe pas de traitement secondaire des restes, mais le traitement d'un tronc d'arbre ou de perches et l'annulation de la matérialité de la chair. La destruction des possessions personnelles du défunt, en même temps qu'une objectification de souvenirs non-matériels, servent à constituer le nouvel esprit du mort.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The Tiwi Aborigines from Melville and Bathurst Islands in north Australia are well-known in the ethnographic literature, not in the least for their elaborate mortuary rituals. In this paper I will focus on an aspect of Tiwi people's dealing with death that thus far has received little attention, namely the destroyal of the personal belongings of the deceased. Tiwi people do away with a dead person's objects for both emotional and cosmological reasons. The survivors consider a continued presence of the objects too painful, but not everything needs to be destroyed at once: a selected object may be saved and employed as an emotional focus in mourning in the final mortuary rites, taking place many months after a death. Tiwi mortuary rituals have much in common with Hertz's model of primary and secondary burials, although there is no actual secondary treatment of the remains. The accomplishment of the rituals, the transition of the spirit to the other world, the period of mourning for the survivors, and in Hertz's case the decomposition of the corpse (when the bones are dry), coincide. In the Tiwi case we do not have a secondary treatment of the remains but a treatment of tree trunks or poles and the undoing of the materiality or flesh, of the deceased's former existence. The destroyal of personal belongings, along with an objectification of immaterial memories, serves to constitute the new spirit of the dead.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://jso.revues.org/812