Titre | Jeux de mots, jeux de rôles, tours de paroles : de la promotion d'un nouvel ordre dans le zouglou, poésie urbaine de Côte d'Ivoire | |
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Auteur | Marie-Clémence Adom | |
Revue | Autrepart | |
Numéro | no 73, 2015 Parler pour dominer ? Pratiques langagières et rapports de pouvoir | |
Page | 139-155 | |
Résumé |
Le zouglou, musique urbaine de Côte d'Ivoire, est né en se dédouanant de tout bornage linguistique de type ethnocentriste, son ambition affichée étant d'unifier et de rassembler autour d'un discours-langage fédérateur, une nation en déficit identitaire. Paradoxalement, les mouvements dont il est une excroissance – wôyô et Ambiance facile – se caractérisent, eux, par un marquage territorial qui, d'un quartier à l'autre, fonde des choix musicaux et des créations langagières plus ou moins originales et inédites. De ces revendications antinomiques, une constante ressort : la prise de parole y est fondamentalement prise de pouvoir, par la parole, sur la parole de l'autre et assoit un double pouvoir proférateur. Notre contribution cherche à analyser la façon dont, s'appuyant sur le système cognitif des locuteurs, ces productions, pour reprendre l'expression de Greimas [1972], se posent comme « un tout de signification », c'est-à-dire un discours envisagé et à envisager dans sa dimension interactive d'énonciation, supposant un locuteur et un auditeur, et la volonté du premier, d'influencer le second. Le postulat de départ est que le texte littéraire, matière linguistique, est aussi et peut être surtout, pratique de pensée, objet culturel socialement, culturellement et idéologiquement déterminé. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Word games, roleplays, speaking slots : the promotion of a new order in Zouglou, Ivory Coast urban poetryUrban music of Ivory Coast, Zouglou was born clearing itself from any linguistic demarcation. Its posted ambition was to unify and rally around a federative speech-language a nation in lack of identity. Paradoxically, territorial markings settling in different neighbourhoods musical choices and linguistic creations that are more or less original and new characterise the movements of which it is an outgrowth – “wôyô” and “Ambiance facile”. From these conflicting claims nevertheless emerges a constant : speaking fundamentally means taking power, through the words, over the words of the other. It gives the singer a double power. Based on the cognitive system of the speakers, this article analyses how these productions arise as “whole of meaning”, that is a speech considered, and to consider in its interactive enunciating dimension, assuming there is a speaker and a listener, and the willingness of the first to influence the latter. The basic hypothesis is that the literary text, a linguistic material, is also and may be mainly, a thinking practice, a cultural object socially, culturally and ideologically determined. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AUTR_073_0139 |