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Titre Scolarisation et imputabilité électorale dans le monde en développement
Auteur François Gélineau
Mir@bel Revue Revue internationale de politique comparée
Numéro vol. 22, no 3, 2015 Se coordonner ou se concurrencer
Rubrique / Thématique
Varia
Page 397-418
Résumé Au cours des dernières décennies, les défenseurs de la démocratie ont surtout axé leurs efforts sur la mise en place d'institutions dont les caractéristiques favorisent la pratique démocratique. En ce sens, on a accordé davantage d'importance aux mécanismes qu'aux acteurs eux-mêmes. Pourtant, la démocratie ne fonctionne que si les participants y consentent. La démocratie repose sur l'aval des élites, mais aussi sur celui des masses. Dans cette veine, certains auteurs ont avancé que la scolarisation étend l'horizon des citoyens, leur donnant ainsi les outils pour mieux intégrer la tolérance, pour leur permette de prendre un certain recul par rapport aux idéologies extrémistes ou monistes et pour faire des choix électoraux plus rationnels. Ces derniers sont même allés jusqu'à conclure que la scolarisation est probablement une condition « nécessaire » à la démocratie. À ce jour, les tests empiriques de cette hypothèse se sont limités à des analyses plurinationales mesurant le degré de covariation entre des données nationales de fréquentation scolaire et des indices de maturité démocratique. Pourtant, les fondements théoriques de l'hypothèse sont clairement situés au niveau individuel, au niveau du comportement des citoyens. L'analyse proposée dans le présent texte explore cette hypothèse à l'aide d'une banque de données individuelles provenant de plusieurs pays en développement. Elle tente d'apporter une réponse aux questions suivantes : dans quelle mesure la propension des citoyens à sanctionner le gouvernement pour sa performance en matière économique est-elle affectée par la scolarisation ? Et quelles sont les implications de ce comportement individuel à l'échelle systémique ? En répondant à cette question, nous proposons de mettre en exergue le rôle important que joue la scolarisation dans le processus démocratique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Schooling and Electoral Accountability in the Developing World
For years, promoters of democracy have focused their attention on designing institutions that facilitate the practice of democracy. In that sense, they assigned more importance on mechanisms than actors. Yet, democracy cannot function without the consent of participating citizens. Democracy requires support from the elite, but also from the masses. Accordingly, authors have proposed that schooling broadens the scope of citizens, giving them tools to better integrate tolerance, giving them perspective with regards to extremist of monolithic ideologies, and allowing them to make more rational electoral decisions. These authors have gone as far as to conclude that schooling is likely a “necessary” condition for democracy. To this day, empirical tests of this hypothesis have been limited to plurinational comparisons that measure the degree of covariation between national school attendance statistics and indices of democratic maturity. Hitherto, the theoretical foundations of the hypothesis are clearly located at the individual level. The analysis proposed in this article explores the hypothesis with the use of individual-level data from several developing countries. The objective is the address the following questions: To what extent is the propensity of citizens to blame governments for their poor economic performance affected by schooling? What are the implications of the individual-level behavior at the systemic level? In responding to these questions we propose to highlight the role of schooling in the democratic process.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RIPC_223_0397