Contenu du sommaire : Se coordonner ou se concurrencer
Revue | Revue internationale de politique comparée |
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Numéro | vol. 22, no 3, 2015 |
Titre du numéro | Se coordonner ou se concurrencer |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Se coordonner ou se concurrencer
- Avant-propos : Se coordonner ou se concurrencer. Une comparaison franco-italienne des logiques, modalités et effets de la coordination partisane - Aldo Di Virgilio, Annie Laurent p. 341-342
- Systèmes électoraux « complexes », coordination pré-électorale complexe. Une comparaison France-Italie - Aldo Di Virgilio, Bernard Dolez, Annie Laurent p. 343-370 Les études menées sur la coordination pré-électorale dans les systèmes électoraux « complexes » (le scrutin à deux tours, les systèmes mixtes, ceux avec bonus majoritaire etc.) restent toujours rares, alors que plus en plus de pays ont adopté des formules électorales composites. La comparaison de la coordination pré-électorale en France et en Italie vise à combler ce gap. Elle met en lumière tout à la fois les contraintes que les règles électorales complexes exercent sur les partis mais aussi la façon dont ils en jouent, autrement dit comment ils ajustent leur comportement en se coordonnant, selon des modalités variables. Mais se coordonner ou se concurrencer n'est pas le seul fruit des règles électorales. D'autres facteurs institutionnels, conjoncturels ou relevant de l'histoire politique peuvent aussi favoriser ou freiner tant la construction de coalitions pré-électorales, que leurs formes et leurs périmètres.« Complex » electoral systems, complex pre-electoral coordination. A French- Italian comparison
Studies examining pre-electoral coalitions' formation under « complex » electoral systems (such as run-off systems, mixed-member systems, majority bonus systems etc.) are still in their infancy, despite the fact that a growing number of countries adopted electoral rules of that kind. Our research contributes to filling this gap. By comparing the French and Italian cases, we aim at explaining how complex electoral rules constrain political parties and how parties play under them, i.e. how they adapt their coordination strategies to different electoral arrangements. In addition, we show that coordination and competition strategies cannot be explained only by electoral rules. Other features, such as institutional, short-term and historical ones may affect both pre-electoral coalition-building and coalitions' composition. - Adoption, institutionnalisation et diffusion des primaires ouvertes. Une approche comparée franco-italienne - Daniela Giannetti, Rémi Lefebvre p. 371-395 L'article développe une analyse comparée des primaires en France et en Italie. Quels sont les facteurs ont conduit les élites dirigeantes et les militants à se déposséder de leur fonction de sélection des candidats ? L'adoption des primaires est le plus souvent le produit de bricolages organisationnels dans des conjonctures de crise. Le modèle italien de primaire de coalition n'a pas réussi à s'imposer en France où la diffusion des primaires à l'échelle locale est limitée. D'emblée concurrentielles en France, les primaires y sont utilisées dans le cadre d'un parti politique pour réguler la concurrence interne.The adoption, institutionalization and diffusion of open primaries. A comparative approach (Italy-France)This article analyses primary elections in France and Italy. In both countries the main left wing parties – i.e. the Socialist Party in France and the Democratic Party in Italy – adopted primary elections for selecting candidates to political offices. What factors may explain why party elites choose to democratize their candidates selection procedures? We suggest that adopting primaries is mainly an organizational adaptation in the context of an intra-party crisis. The italian model of “coalition primaries” did not prevail in France where primaries have not been successful at the local level. In France the Socialist Party primaries are competitive and are used to regulate the fight for the leadership.
Varia
- Scolarisation et imputabilité électorale dans le monde en développement - François Gélineau p. 397-418 Au cours des dernières décennies, les défenseurs de la démocratie ont surtout axé leurs efforts sur la mise en place d'institutions dont les caractéristiques favorisent la pratique démocratique. En ce sens, on a accordé davantage d'importance aux mécanismes qu'aux acteurs eux-mêmes. Pourtant, la démocratie ne fonctionne que si les participants y consentent. La démocratie repose sur l'aval des élites, mais aussi sur celui des masses. Dans cette veine, certains auteurs ont avancé que la scolarisation étend l'horizon des citoyens, leur donnant ainsi les outils pour mieux intégrer la tolérance, pour leur permette de prendre un certain recul par rapport aux idéologies extrémistes ou monistes et pour faire des choix électoraux plus rationnels. Ces derniers sont même allés jusqu'à conclure que la scolarisation est probablement une condition « nécessaire » à la démocratie. À ce jour, les tests empiriques de cette hypothèse se sont limités à des analyses plurinationales mesurant le degré de covariation entre des données nationales de fréquentation scolaire et des indices de maturité démocratique. Pourtant, les fondements théoriques de l'hypothèse sont clairement situés au niveau individuel, au niveau du comportement des citoyens. L'analyse proposée dans le présent texte explore cette hypothèse à l'aide d'une banque de données individuelles provenant de plusieurs pays en développement. Elle tente d'apporter une réponse aux questions suivantes : dans quelle mesure la propension des citoyens à sanctionner le gouvernement pour sa performance en matière économique est-elle affectée par la scolarisation ? Et quelles sont les implications de ce comportement individuel à l'échelle systémique ? En répondant à cette question, nous proposons de mettre en exergue le rôle important que joue la scolarisation dans le processus démocratique.Schooling and Electoral Accountability in the Developing World
For years, promoters of democracy have focused their attention on designing institutions that facilitate the practice of democracy. In that sense, they assigned more importance on mechanisms than actors. Yet, democracy cannot function without the consent of participating citizens. Democracy requires support from the elite, but also from the masses. Accordingly, authors have proposed that schooling broadens the scope of citizens, giving them tools to better integrate tolerance, giving them perspective with regards to extremist of monolithic ideologies, and allowing them to make more rational electoral decisions. These authors have gone as far as to conclude that schooling is likely a “necessary” condition for democracy. To this day, empirical tests of this hypothesis have been limited to plurinational comparisons that measure the degree of covariation between national school attendance statistics and indices of democratic maturity. Hitherto, the theoretical foundations of the hypothesis are clearly located at the individual level. The analysis proposed in this article explores the hypothesis with the use of individual-level data from several developing countries. The objective is the address the following questions: To what extent is the propensity of citizens to blame governments for their poor economic performance affected by schooling? What are the implications of the individual-level behavior at the systemic level? In responding to these questions we propose to highlight the role of schooling in the democratic process. - Refonder le droit de la famille au Sénégal et au Maroc : l'intérêt d'une comparaison aux frontières - Marième N'Diaye p. 419-438 À partir de l'étude de la politique du droit de la famille au Sénégal et au Maroc, l'article propose une réflexion sur l'intérêt d'une comparaison aux frontières. Il s'agit plus précisément de montrer comment les comparables peuvent se construire en s'affranchissant des limites posées a priori par les aires culturelles. Assumant la part de pragmatisme et de bricolage à l'origine de la comparaison, l'article montre comment la démarche méthodologique permet ensuite de bien préciser le sens, les objectifs et les apports d'une analyse comparée. Principalement fondée sur les différences significatives entre les États sénégalais et marocain en termes de capacité et de légitimité, la comparaison de leurs politiques du droit de la famille permet de proposer une réflexion plus large sur le processus d'institutionnalisation de l'État au sud.Reforming Family Law in Senegal and Morocco: the interest of a cross-border comparison
Based on the study of the Family Law policies in both Senegal and Morocco, this article shows the interest of a cross-border comparison. More precisely, the purpose is to analyze how the comparables can be built outside the limits defined a priori by the cultural areas. Assuming the pragmatic and “artisanal” perspective at the very start of the comparison, the article shows how the methodological approach then helps to precise the meaning, aims and contributions of a comparative analysis. Mainly based on the differences between the Senegalese and the Moroccan states in terms of capacity and legitimacy, the comparison of their family law policies helps to develop a broader reflexion on the state institutionalisation process in the South. - Recensions - p. 439-453
- Scolarisation et imputabilité électorale dans le monde en développement - François Gélineau p. 397-418