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Titre Éditorial
Auteur Jean-Pierre Cabestan
Mir@bel Revue Perspectives chinoises
Numéro no 2016/2 Quel ordre international veut la Chine ? Entre réformisme et révisionnisme
Rubrique / Thématique
Quel ordre international veut la Chine ?
Page 3-6
Résumé anglais Quel ordre international veut la Chine ? Devenue deuxième économie mondiale en 2010, la Chine a clairement l'ambition de modifier l'ordre international. L'arrivée au pouvoir de Xi Jinping fin 2012 a confirmé cette ambition, même si la plupart des observateurs de la politique étrangère chinoise font remonter à 2008, la crise financière mondiale et les Jeux Olympiques de Pékin, l'abandon de fait par Pékin de la politique de profil bas (mot à mot « fuir la lumière et rechercher l'obscurité » – taoguang yanghui) et de prudence promue par Deng Xiaoping après le massacre de Tiananmen en 1989. La réunion consacrée à la nouvelle diplomatie du pays organisée par Xi en novembre 2014 a ouvertement substitué à cette devise une formule bien plus en phase avec la nouvelle puissance et les nouvelles capacités du pays : « apporter sa contribution avec enthousiasme » (fenfa youwei), expression qui peut aussi être traduite par « déployer toute son énergie » ou « se montrer dynamique et plein de promesses ». Quoiqu'il en soit, désormais la République populaire n'entend plus simplement affirmer sa puissance mais aussi devenir une force de proposition sur la scène internationale. En d'autres termes, pour reprendre l'expression chère à Mao Zedong, elle veut « marcher sur deux jambes » et ses deux jambes, comme on va le voir, sont plus complémentaires que contradictoires : en termes triviaux, l'on pourrait dire que l'une représente le bâton, l'autre la carotte. […] La question est évidemment de savoir si la Chine est prête à se contenter de réformer les normes et les institutions internationales existantes ou si elle désire « tout chambouler » ? Bref, comme se le demande Françoise Nicolas dans un premier article, est-elle réformiste ou révisionniste ? Gardons à l'esprit que la République populaire, du fait de son régime intérieur mais probablement aussi de sa tradition stratégique, a tendance à avancer masquée. Par exemple, qui aurait prévu, il y a ne serait-ce que cinq ans, l'établissement en 2015 de la Banque asiatique pour les investissements dans les infrastructures (BAII), et surtout son succès ? Ou encore : quel est l'objectif à long terme de Pékin en mer de Chine méridionale ?…
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://perspectiveschinoises.revues.org/7354