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Titre Du « burn out » au « syndrome des yuppies » : deux avatars modernes de la fatigue
Auteur Pascal Cathébras
Mir@bel Revue Sciences Sociales et Santé
Numéro vol. 9, no 3, septembre 1991
Page 65-94
Résumé Résumé. Nés en Amérique du Nord comme cent ans plus tôt la neurasthénie, le « burn out » (ou syndrome d'épuisement professionnel) et le « syndrome des yuppies » (ou syndrome de fatigue chronique post-viral) sont décrits comme deux « nouvelles » entités diagnostiques, puis envisagés comme des phénomènes d'attribution permettant de donner forme et sens à des états de fatigue indifférenciés. Dans tous les cas se met à l'œuvre un processus de « disculpation » et d'extériorisation de la cause : la vie moderne pour la neurasthénie, les virus pour le syndrome de fatigue chronique et le milieu de travail pour le burn out. Endosser un diagnostic de burn out ou de syndrome de fatigue chronique permet ainsi d'éviter la psychologisation de la fatigue et l'accusation implicite de maladie imaginaire qui y reste communément attachée. L'institution médicale s'avère jouer un rôle ambigu, légitimant et disqualifiant alternativement les attributions qu'elle a elle-même suscitées.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Pascal Cathébras : From "Burn out" to "Yuppies' Syndrome": Two Modem Avatars of Fatigue. Originating in North America, like neurasthenia one century ago, "burn out" (or professional exhaustion) and "yuppies' syndrome" (or "post-viral chronic fatigue syndrome") are described as "new" diagnostic entities, and then analysed as attribution phenomena that give shape and meaning to undifferentiated states of fatigue. Both diagnoses imply a process in which the individual is exonerated from any personal responsibility in the disease and an external cause is pointed out: modem life for neurasthenia, viruses for "chronic fatigue syndrome", and work conditions for "burn out". A diagnosis of "burn out" or "chronic fatigue syndrome" gives the individual the opportunity to deny any psychological dimensions of his fatigue as well as the implicit charge of imaginary illness frequently attached to them. The medical institution plays an ambiguous role, alternatively legitimizing and disqualifying the causal attributions it had brought on.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/sosan_0294-0337_1991_num_9_3_1200