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Titre Biochimistes et biomédecine dans l'après-guerre : deux itinéraires entre laboratoire et hôpital
Auteur Jean-Paul Gaudillière
Mir@bel Revue Sciences Sociales et Santé
Numéro vol. 10, no 4, décembre 1992 Contributions à l'histoire de la recherche médicale en France au XXe siècle
Page 107-147
Résumé Résumé. Une recherche médicale accordant un rôle stratégique aux laboratoires de biologie apparaît en France entre la Libération et la fin des années soixante. L'article en prend pour exemple la transformation des rôles et de la culture scientifique des biochimistes. Il montre qu'il y a eu démédicalisation de la discipline. On passe d'une articulation forte entre pratiques expérimentales et demandes médicales à une liaison indirecte et de long terme. Le processus est analysé à partir de l'itinéraire de deux groupes travaillant en contexte hospitalier. Les changements sont analogues : transformation des cadres institutionnels au profit des agences étatiques (INSERM, DGRST), remplacement des liens avec les cliniciens par les collaborations avec les biologistes (en particulier les biologistes moléculaires), passage d'une logique centrée sur la mise au point des innovations immédiatement transférables (méthodes de diagnostic, étude des corrélations chimie-pathologie) à l'analyse des systèmes modèles et à la recherche des causalités moléculaires. L'étude explore plus particulièrement le rôle des transferts de technique et des politiques scientifiques dans la redéfinition des objets de recherche. La comparaison des deux parcours éclaire la diversité des réseaux établis à la fin des années soixante sur la base des potentialités de transfert vers la clinique.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Jean-Paul Gaudillière: French biochemists and biomedicine in the postwar era: two paths between laboratory and hospital. The paper focuses on the changing roles of biochemists in France after World War II to illustrate the emergence of a biomedical research centered on biological laboratories. It shows that the process consisted in a demedicalization of biochemistry. Strong articulations with medical demands were turned into non direct links based on longterm expectations. The paper describes two teams working in hospitals. Similar changes ocured in both places: medical research agencies became preeminent partners; collaborations with biologists, especially with molecular biologists, replaced collaborations with physicians; experimental practices aiming at the construction of diagnostic methods or at the analysis of correlations between chemical changes and pathological processes became second rank priorities; reorganization of work at the bench favored the search for molecular causality and the use of model Systems. The paper emphasizes both the impact of instrument transferts and the influence of state research policies. The comparison of the two groups sheds some light on the connections which were established in the late sixties and based upon interests in potential transferts toward clinical settings.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/sosan_0294-0337_1992_num_10_4_1245