Titre | Quand le « sale boulot » fait le métier : les aides-soignantes dans le monde professionnalisé de l'hôpital | |
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Auteur | Anne-Marie Arborio | |
Revue | Sciences Sociales et Santé | |
Numéro | vol. 13, no 3, septembre 1995 Les professions de soins : infirmières et aides-soignantes | |
Page | 93-126 | |
Résumé |
Résumé. L'introduction, dans les années 1950, de la catégorie d'aide-soignante dans la hiérarchie du personnel hospitalier s'est justifiée d'abord par une politique de reclassement provisoire d'une partie du personnel dans un contexte de pénurie ; peu à peu, une place à part entière est cependant assignée à l'aide-soignante dans la division du travail, dans l'institution, ne serait-ce que par une définition formelle donnée aux postes proposés, qui la range du côté des professionnels du soin dont elle partage les mêmes espaces, le même « matériau », mais sans partager pour autant le prestige du statut. L'observation du travail des aides-soignantes met en évidence, dans l'ensemble composite de leurs tâches, l'importance du travail délaissé comme indigne, du « sale boulot », souvent dans un sens absolu. Les aides-soignantes sont donc dans une position clairement subordonnée dans la hiérarchie et ce, dans un univers professionnalisé, au contact permanent de personnes de statuts supérieurs dont la supériorité se fonde sur leur présence qui permet de se défaire du « sale boulot ». Les aides-soignantes, profanes parmi les professionnels, n'en sont pas pour autant vouées à une position univoque, déterminée par l'institution, de stricte subordination. Leurs pratiques de travail différencié peuvent être lues comme produit d'un jeu avec le « sale boulot », qu'elles l'acceptent en essayant d'en tirer une spécificité valorisante ou qu'elles cherchent, elles aussi, à s'en défaire. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Profession and «dirty work»: care assistants in a professionalized world The category of «care assistant» (aide-soignante), in France, was formally introduced into the hierarchy of hospital workers in the 1950's, justified as a policy of restructuration of some employees, in the context of a lack of personnel; a space has been increasingly granted to it within the institution and in the division of labor, if only by the formai definition of the job. The latter classed «care assistants» amongst other health care professionnals with whom they shared a common working environment and materials but they don't have the same status. Observation of «care assistants» job brings to light the great diversity of their tasks but generally speaking the work to be done is considered shameful or unworthy. It is «dirty work», quite literally. Within the hospital hierarchy, the «care assistants» occupy the lowest position. They are thus in permanent contact with people of a superior status. This superiority is based on the fact that the «care assistants» are there to do the «dirty work» that the others no longer have to do. Nevertheless, this does not signify that the hospital stamps them with a strictly subordinated role. The way the «care assistants» chooses to handle their work is their own. Wether it be in valorizing and making the most of their «dirty work» or wether it be in trying, in their turn, to pass it on to others. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/doc/sosan_0294-0337_1995_num_13_3_1338 |