Contenu de l'article

Titre Solliciter l'inconcevable ou le consentement des morts. Prélèvement d'organes, formes de circulation des greffons et normes de compétence
Auteur Florence Paterson
Mir@bel Revue Sciences Sociales et Santé
Numéro vol. 15, no 1, mars 1997 Les greffes d'organes : le don nécessaire
Page 35-74
Résumé Résumé. Dans quelle mesure peut on parler de « don » d'organes et de consentement des « donneurs »? À cette question nous tentons de répondre en portant notre attention sur les formes de circulation des organes et sur les normes de compétence (ou d'appropriation) qui, à la fin des années quatre-vingt, sous-tendent les relations d'échange. Les donneurs, les receveurs et leurs familles prennent part à la circulation des organes au travers de la médiation des institutions médicales et de l'État. Il s'agit d'un échange redistributif, et non pas de don au sens maussien, c'est-à-dire une relation d'échange à réciprocité différée. Les relations de réciprocité ne sont pourtant pas absentes mais sont circonscrites à une sphère d'échange particulière : « la communauté des transplanteurs ». La réciprocité, qui s'exerce entre équipes médicales, est liée à la mise en place d'une forme d'organisation sociale qui leur permet d'être relativement autonomes dans le choix des procédures qu'elles emploient pour prélever et répartir localement les greffons. Leurs réponses à l'incertitude, notamment celle liée au statut des familles et à leur participation au processus de décision conduisant à réaliser ou non un prélèvement, aboutissent à des choix de procédures variés. En présentant une typologie des normes de compétence sur lesquelles se fondent ces diverses procédures locales, notre objectif est de souligner les effets de la médiation institutionnelle sur la manière de concevoir la contribution des « donneurs » et des familles à la mise en circulation des organes.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais «Donors» consent Removing organs, circulation and norms of competence To what extent is it appropriate to speak of organ «donation» and of «donors» consent? We attempt to answer this question by focusing both on the forms of organ circulation and on competence (or appropriation) norms, which, at the end of the eighties, involved exchange relationships. Donors, recipients and their families take part in the circulation of organs through the mediation of the medical institutions and the State. It appears clearly as a redistributive exchange process, rather than an exchange relationship with delayed reciprocity. However reciprocal relationships exist, but are limited to one particular sphere of exchange: the «tranplantors community». Reciprocity practised between medical teams relates to the development of one particular form of social organization allowing relative autonomy as concerns it's choice of procedures which locall serve in removing and distributing grafts. Their response to uncertainty leads toward choosing between various procedures, notably when the status of families is implied and their ability to participate in the process of deciding whether or not organ removal is to be performed. By putting forward a typology of norms of competence on which these various local procedures are founded, our goal is to stress the effect of institutional mediation on the way «donors» and their families' contribution is to be conceived concerning organ circulation.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/sosan_0294-0337_1997_num_15_1_1387
// //