Titre | La décision médicale entre expertise et contrôle de la demande : le cas des interruptions de grossesse pour motif thérapeutique | |
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Auteur | Monique Membrado | |
Revue | Sciences Sociales et Santé | |
Numéro | vol. 19, no 2, juin 2001 | |
Page | 31-61 | |
Résumé |
Résumé. La loi de 1975 indique que l'interruption de grossesse peut être pratiquée à toute époque dès lors que le fœtus est atteint d'une affection incurable d'une particulière gravité. Pour faire face à l'incertitude du diagnostic et à la complexité de l'interprétation des termes de la loi qui leur laissent la responsabilité de la décision, les praticiens du département de Gynécologie-obstétrique d'un CHU ont mis en place un « comité de vigilance » qui se substitue aux deux médecins prescrits par la loi. Dans la mission d'expertise qui leur est confiée et qui outrepasse leurs compétences médicales, les praticiens, portés sur le terrain des normes sociales, procèdent, à travers la qualification de l'anomalie, à une évaluation de la qualité de la demande. Dans les cas de malformation qui, plus que des critères médicaux, mobilisent des dimensions esthétiques et sociales, les acteurs du collectif s'interrogent sur la légitimité de la demande en recourant à des arguments de type contextuels, familiaux ou psychologiques. Dans ses fondements (la recherche d'objectivité) comme dans son fonctionnement (confusion entre normes médicales et normes éthiques), le collectif étudié est exemplaire de la tension entre « finalité en ratio » et « finalité en valeur » qui anime les pratiques soignantes autour des techniques de procréation. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Medical decision-making between expertise and assessment of the daim: the case of termination of pregnancy Despite the ten-week legal limit on pregnancy termination, the 1975 French law makes medical termination at any point on the pregnancy possible, as long as the fœtus can be shown to be at risk of a very serious or incurable health risk. In this case, the decision requires the approval of at least two doctors. Given the ethical difficulties surrounding any clinical diagnosis, the Gynaecology and Obstetrics unit of a university training hospital (CHU) set up an ethical watchdog committee (comite de vigilance) comprising medical and non-medical members. The aim of the committee is to define the criteria used to approve or reject applications for pregnancy termination, since this is evidently an area where social norms play a role which is as important as medical expertise. Decisions are reached with reference to the psychological characteristics and family background of the patients. With regard to its goals (the definition of objective criteria in the justification of medical decisions) and to its practice (the fine line between medical and ethical criteria), the committee studied here offers an interesting example of the potentially conflicting nature of the rationalities which are at the core of medical practice in the field of human reproduction. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/doc/sosan_0294-0337_2001_num_19_2_1519 |