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Titre Comment articuler les sciences de la vie et les sciences sociales à propos des relations humains / animaux ? Un modèle interactionniste et évolutionniste
Auteur Nicolas Claidière, Dominique Guillo
Mir@bel Revue L'Année sociologique
Numéro Vol. 66, no 2, 2016 Les Sciences sociales et les animaux
Rubrique / Thématique
Études réunies et présentées par Catherine Rémy et Dominique Guillo
Page 385-420
Résumé Le modèle développé dans cet article vise à éclairer les relations interspécifiques en articulant les vues proposées dans la sociologie interactionniste, d'une part, et l'éthologie – et plus largement les sciences du comportement –, d'autre part. Ce modèle est centré sur l'interaction sociale et ses effets. Il repose sur l'idée selon laquelle la condition minimale de l'existence de faits sociaux et culturels n'est pas une identité partagée – de représentations, de comportements, d'une capacité à lire les intentions d'autrui, à imiter, à manipuler des symboles, ou encore une compréhension ou un sens communs. C'est une condition beaucoup moins restrictive : la possibilité d'ajustement pratique entre deux êtres au cours de leurs interactions – condition qui peut être réalisée entre deux êtres très différents. Un tel modèle fait ressortir avec acuité de nombreux phénomènes produits par les interactions – et tout particulièrement les interactions interspécifiques – qui échappent nécessairement aux perspectives appuyées sur les différentes déclinaisons du principe d'identité, en particulier celles qui restreignent le social learning à un mécanisme de copie – d'imitation. Pour illustrer ce modèle, nous nous appuierons sur l'étude des relations que les humains entretiennent avec deux espèces : les chiens et les macaques de Barbarie.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The model developed in this article aims to shed light on interspecies relationships, articulating the views of the interactionist sociology, on the one hand, and ethology – and more broadly the behavioral sciences – on the other. This model focuses on social interaction and its effects. It is based on the idea that the ultimate condition for the existence of social and cultural facts is not a shared identity – of representations, behaviors, ability to read the intentions of others, to imitate, to manipulate symbols, or of mutual understanding or common sense. It is a condition much less restrictive: the possibility of practical adjustments between two beings in the course of their interactions – condition that can be effective between two very different beings. This model highlights many phenomena produced by interactions – especially interspecific interactions – which necessarily can't be taken into account in models based on different versions of the principle of identity, particularly those that restrict social learning to a mechanism of copy – imitation. To illustrate this model, we will rely on the study of the interactions that humans have with two species: dogs and barbary macaques.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANSO_162_0385