Titre | Mobilités sociales et rapports au pouvoir institutionnel : une élite du hip-hop en banlieue rouge | |
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Auteur | Pauline Clech | |
Revue | Politix | |
Numéro | vol. 29, no 114, 2016 Mobilités sociales | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Mobilités sociales |
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Page | 149-175 | |
Résumé |
À la fin des années 1980, le hip-hop est devenu une contre-culture juvénile et banlieusarde qui a constitué un important lieu de socialisation, à côté de la famille et de l'école, au sein de groupes de pairs à base locale. En analysant les trajectoires post-adolescentes d'enquêtés socialisés au sein de cette contre-culture et cherchant à se maintenir, une fois adultes, durablement dans cette voie, cet article montre qu'une jeunesse s'y est forgé un capital culturel illégitime. Ce capital culturel est à la fois une capacité de repérage au sein d'arts encore peu institutionnalisés, un ethos spécifique issu en partie de la « culture des rues » et une politisation sous forme de conflictualité et de revanche sociale, ainsi qu'une méfiance vis-à-vis de toute forme de pouvoir institutionnel. L'acquisition de ce capital culturel a des conséquences sur la position sociale atteinte à l'âge adulte. Deux types de mobilité sociale sont repérables : des enquêtés d'origine populaire connaissent une ascension sociale, là où d'autres, issus des classes moyennes, parviennent à conjurer un déclassement probable. Ce capital culturel a besoin d'espaces d'actualisation pour être socialement efficace : s'il reste largement illégitime au sein de la société, nous montrerons les liens dialectiques qui se sont noués au cours du temps entre ce capital culturel, la mobilité sociale et le pouvoir institutionnel local. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Social Mobility and Relationships with Institutional Power: The Case of Hip-Hop Elites in French Communist MunicipalitiesBy the end of the 1980s, many young people living in the Parisian working-class suburbs identified hip-hop as their counter-culture. Along with family and school, this peer culture has constituted an important socializing space. Analysing the social trajectories of some of these youths into adult life, this paper shows that they have acquired an illegitimate form of cultural capital. This cultural capital consists in a familiarity with weakly institutionalized art forms, a specific ethos, and a politicization marked by a strong sense of conflict and of social revenge, as well as a deep mistrust towards the establishment. The possession of such a cultural capital has consequences on the social position these youth reach once they become adults. Two kinds of social mobility can be distinguished: interviewees from a working-class background experience upward social mobility, while those from a middle-class background manage to avoid a likely loss of social status. Overall, this form of cultural capital constitutes a socially effective resource only in a limited number of social spaces. We study dialectical links between this type of cultural capital, social mobility, and local institutional power. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_114_0149 |