Contenu de l'article

Titre L'engagement des « transfuges coloniaux » en Guyane française : genre, relations coloniales et mobilité sociale
Auteur Stéphanie Guyon
Mir@bel Revue Politix
Numéro vol. 29, no 114, 2016 Mobilités sociales
Rubrique / Thématique
Dossier : Mobilités sociales
Page 177-201
Résumé À partir d'une enquête ethnographique au sein du mouvement amérindien de Guyane française, cet article appréhende les liens entre mobilités sociales et engagement en articulant relations postcoloniales, classe, genre et génération. L'article met en évidence la sexuation des trajectoires de mobilité ascendante : les hommes amérindiens connaissent une réussite scolaire supérieure à celle des femmes, accèdent à des positions de professions intermédiaires, bénéficient d'une mobilité géographique en métropole jusque-là réservée aux créoles et héritent bien souvent de leurs aînés de responsabilités militantes. Si l'école, qui favorise une relative autonomie à l'égard des assignations sexuées traditionnelles, joue un rôle indéniable dans la promotion sociale des femmes amérindiennes, celles-ci bénéficient aussi de dynamiques de socialisation au milieu d'accueil qui se produisent en dehors de l'institution scolaire et, de manière plus informelle, dans l'intimité des couples. Leur mariage avec des hommes créoles ou métropolitains leur fournit ainsi les ressources nécessaires à leur engagement associatif et/ou politique. Cet article montre aussi ce que l'engagement fait à la mobilité en termes d'opportunité de rattrapage scolaire ou de reconversion professionnelle. Là aussi, les chances de reconversions promotionnelles du militantisme sont supérieures pour les hommes que pour les femmes. Toutefois, depuis la réforme paritaire, les femmes ont comme les hommes des opportunités d'entrée en politique au niveau local.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The Involvement of “Colonial Defectors” in French Guiana. Gender, Colonial Relations and Social MobilityBased on long-term ethnographical fieldwork in the Amerindian movement in French Guiana, this paper examines the links between social mobility and activism by articulating post-colonial relations, class, gender and generation. It highlights gendered ascending trajectories: Amerindian men succeed better at school, reach middle management positions, benefit from a geographical mobility in mainland France hitherto enjoyed only by Creoles, and very often inherit activist responsibilities from their elders. School encourages a relative autonomy towards traditional gender assignations and plays an undeniable role in the social advancement of Amerindian women, but the latter also benefit from the dynamics of socialization to the host group outside the school institution and in a more informal way, through belonging to a couple. Marriage with Creole or metropolitan men supplies them with the resources necessary for their associative and\or political involvement. This article also shows what activism does to social mobility in terms of opportunity of academic up-grading or vocational retraining. Here too, the chances of promotional retraining through activism are superior for men than for women. However, since the parity law, women have opportunities, as men do, to enter into politics at the local level.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_114_0177