Titre | Modèles organisationnels et managériaux contemporains, équipements de la communication et résilience : entre pertes et recherches de sens | |
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Auteur | Anne Mayère | |
Revue | Revue française des sciences de l'information et de la communication | |
Numéro | no 9, 2016 Tendances contemporaines en communication organisationnelle | |
Rubrique / Thématique | Tendances épistémologiques |
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Résumé |
Les organisations contemporaines, devenues ‘économes' ou ‘lean', sans stocks et sans délais, sont supposées répondre à des exigences renouvelées de performance, grâce à des technologies numériques censées faciliter le ‘partage d'informations' et la coordination des tâches. Elles sont en même temps de plus en plus soumises à des contingences plurielles et à des aléas multiples, ce qui requiert des capacités de vigilance et de résilience renouvelées (Weick). Ces transformations qui ont concerné les entreprises privées à partir des années 1980 se sont étendues au secteur public depuis le tournant du siècle. Une étude ethnographique longitudinale du travail infirmier équipé de systèmes techniques informatisés met en évidence le travail invisible requis face aux failles de synchronisation entre les machines, et aux disjonctions entre la planification du travail matérialisée dans ces machines et les situations effectives du travail. Alors que le travail avec les machines tend à être pensé et tracé de façon individualisée, il s'avère de fait collectif. Ce travail collectif est constitué en bonne part d'un travail de production de sens, travail d'autant plus requis que les aléas et les logiques en compétition sont nombreux. Le périmètre pertinent de l'écologie des artefacts et des pratiques s‘avère plus vaste et plus malléable qu'énoncé dans la technologie-en-projet ; des adaptations continues et de la créativité s'avèrent requises tout en étant invisibilisées. Travailler avec les machines ne signifie que les questions du sens, des sens du travail, seraient pré-résolues, au contraire : c'est un travail sur le sens qui rend possible la conduite de l'activité, ses performances, et qui peut permettre aux salariés de se préserver tant physiquement que moralement, en menant une activité sensée, et en faisant du ‘bel ouvrage' avec les machines. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Contemporary organizations have evolved towards “lean production”, getting rid of stock, delay and whatever “un-necessary resource”, so to reach an ever-increasing efficiency. In this process, digital technologies are considered as facilitating items, mostly for what is designated as “data sharing” and coordination. Meanwhile, organizations are faced with diverse contingencies and a great variety of events ; such a context asks for renewed vigilance and resilience (Weick). This evolution firstly took place in private firms since the 80' ; it then reached the public sector since the turn of the century. This chapter is based on an ethnographic, long-term study of nurse work, and its transformation occurring with the computerization of medical and care activities. The results show an important invisible work required to fill the gap of synchronization between diverse tools and socio-technical systems, and because of the differences between plan and action in situation. While the technically equipped activity is designed and registered on an individual basis, the effective work is carried out on a collective one. This collective work asks for a constant sense making inquiry, which is ever more important in this challenging context of numerous events and various logics in competition. The perimeter of tools and practices effectively mobilized happens to be quite wider and more evolving than defined in the technology-in-project ; continuous adaptations and creativity are required, yet they are invisibilized. Then, working with the machine does not mean that making sense and defining purposes are already achieved, quite the reverse ; more than ever sense making is necessary for conducting work, and for achieving its efficiency ; it is also the pre-requisite for protecting workers both physically and psychologically, and for doing a good job with machine through meaningful activity. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://rfsic.revues.org/2293 |