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Titre Présentation
Auteur Romuald Normand
Mir@bel Revue Education et sociétés
Numéro no 30, 2012 La sociologie de l'éducation : une science de gouvernement ?
Rubrique / Thématique
Dossier : La sociologie de l'éducation : une science de gouvernement ?
Page 5-11
Résumé Le dossier analyse la reconfiguration des rapports entre la sociologie de l'éducation et la commande politique française, européenne et internationale. Les liens historiques entre la sociologie et l'État se sont distendus dans les années 1960 et 1970. Celle-ci est apparue trop critique et elle est aujourd'hui interpellée jusque dans sa fonction d'expertise et marginalisée au profit de sciences jugées plus utiles à la compétitivité ou plus prometteuses : sciences cognitives et neurosciences, économie expérimentale, sciences de l'information et de la communication. Le succès des essais contrôlés randomisés, d'outils de totalisation puissants –méta-analyses, revues systématiques de la littérature de recherche–, l'essor de cabinets de consultants, Think Tanks, associations, réseaux professionnels ayant leurs propres domaines de connaissances et leurs propres instruments distancent le monde académique.Trois défis majeurs sont à relever pour la sociologie de l'éducation face à ces nouvelles sciences de gouvernement : s'extraire des nationalismes méthodologiques et s'intéresser aux opérations de traduction et d'hybridation qui président à l'élaboration des politiques dans un univers mondialisé ; renouveler la critique sociologique en étudiant la manière dont son apport est récupéré par le management ; reconstruire une méthode d'enquête décrivant simultanément la fabrication des nouvelles connaissances et leurs effets dans différentes situations et dispositifs au plus près des individus. Le métier de sociologue pourrait alors renouer avec une position d'extériorité, à distance des débats entre les différents discours de vérité, pour ouvrir de nouvelles possibilités d'émancipation en éducation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Presentation
This issue analyses the transformation of the relations between the sociology of education and French, European and international policy needs. The historical links between sociology and the State loosened in the 1960s and 1970s. It was considered too critical and even its expertise function is now questioned. It is sidelined to the benefit to the benefit of sciences that are deemed more useful or promising to competitiveness – cognitive sciences and neurosciences, experimental economics, information and communication sciences. The success of randomized controlled trials, powerful aggregation tools – meta-analyses, systematic reviews of research literature – the growth of consulting firms, think tanks, associations, professional networks with their own fields of knowledge and instruments leave the academic world behind. The sociology of education has to take up three major challenges in the face of new government sciences: distancing itself from methodological nationalisms and focusing on translation and hybridising operations that are behind policymaking in a globalised world; renewing sociological criticism by studying how its contribution is retrieved by management; rebuilding a method of investigation that would simultaneously describe the fabrication of new knowledge and its effects in different situations and schemes. The job of sociologist could then renew with its position of exteriority to open up new opportunities for emancipation in education.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ES_030_0005