Contenu de l'article

Titre Prosternation, malaise et honte en éducation dans la Chine contemporaine ? La servitude volontaire comme nouveau mode de gouvernement
Auteur Weili Zhao
Mir@bel Revue Education et sociétés
Numéro no 31, 2013 La raison éducative comme question sociale
Rubrique / Thématique
Dossier : La raison éducative comme question sociale
Page 65-79
Résumé Depuis 1997, des étudiants sont appelés à se prosterner devant leurs parents ou leurs enseignants en signe de gratitude. L'examen des controverses nées de ces rituels met en évidence un assemblage ou un désassemblage de principes culturels et sociaux imbriqués dans les débats de la société chinoise contemporaine. L'article problématise ces principes culturels et historiques autour de trois dimensions croisées : confusion Soi-corps, tension identitaire élève/enseignant et logique de représentation symbolique. Un raisonnement binaire sur la prosternation –vue comme l'expression la plus haute du confucianisme ou un rituel féodal de servilité– écarte toute autre interprétation des acteurs. En s'appuyant sur le prendre soin éthique de soi et des autres de Foucault et le raisonnement de Confucius sur le rite dans les Analectes, l'auteur veut recréer un espace social et culturel théorique pour repenser ces prosternations controversées. Pour lui, le glissement, à la lumière de la théorie de la servitude volontaire, de ce qui devrait être à ce qui peut être, rend explicite la valeur éducative et sociale que les rites de prosternation peuvent apporter à la réforme de l'enseignement en Chine. Il enrichit les dynamiques de gouvernance de Foucault et offre une nouvelle perspective pour repenser la gouvernance dans ce qu'elle crée de subjectivité dans la recherche en éducation et en sociologie.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Reinstating Bodily Kneeling-Bowing Rites (???) Sets Education in Pain and Shame in Modern China? Voluntary Servitude as a New Form of Governing. Since 1997, students have been called upon to kneel-bow to their teachers/parents as an expression of gratitude. The analysis of the controversy in the wake of these rituals highlights the assembling or disassembling of social and cultural principles embedded in the debates in contemporary Chinese society. These cultural and historical principles are problematised around three cross dimensions: body-self ambiguity, teacher-student identity tension and logic of symbolic representation. Binary reasoning on kneeling-bowing – seen as the highest expression of Confucianism or a feudal rite of servility – leaves to place to any other interpretation of actors. I reframe this ethical governing dynamics in a way that brings together and rearticulates Foucault's ethical sense of caring self and others and Confucius' narrative on ritual performance in Analects and want to recreate a theoretical social and cultural space to rethink these controversial kneeling-bowing rites. In the light of the voluntary servitude theory, the shift from what should be to what can be clarifies the social and educational value that kneeling-bowing rites can bring to the reform of education in China. It enriches Foucault's dynamics of governance and offers a new perspective to rethink governance in the subjectivity it creates in research on education and sociology.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ES_031_0065