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Titre Condition et statut des femmes dans l'ancienne société maohi (îles de la Société)
Auteur Christine Langevin-Duval
Mir@bel Revue Journal de la Société des Océanistes
Numéro Tome 35, no 64, septembre 1979
Rubrique / Thématique
Articles
Page 185-194
Résumé Le statut de la femme dans les Iles de la Société dépendait essentiellement de la classe sociale à laquelle elle appartenait. Tandis que dans l'ordre ari'i qui détenait le pouvoir, hommes et femmes étaient égaux, la Reine étant aussi « sacrée » que le Roi, dans toutes les classes inférieures, les femmes étaient considérées comme noa, c'est-à-dire profanes ou communes, voire impures, en partie à cause de leur exclusion des marae, alors que les hommes, et en particulier ceux qui fréquentaient davantage les lieux de culte, étaient rà ou sacrés. Cette discrimination se traduisait par un certain nombre de restrictions dans la vie des femmes, portant notamment sur la nourriture classifiée en espèces consommables et en espèces interdites aux femmes (lorsqu'elles faisaient l'objet d'offrandes aux Dieux). Hormis cette séparation fondamentale entre les sexes, hommes et femmes demeuraient égaux dans de nombreux domaines ; ainsi la transmission des titres et des biens s'effectuait-elle non pas selon un principe de filiation unilinéaire, mais suivant la règle du matahiapo, c'est-à-dire en vertu du droit d'aînesse. Les femmes pouvaient ainsi accéder aux plus hautes positions de la hiérarchie de leur classe sociale, et, chez les ari'i, au pouvoir suprême qu'elles transmettaient à leur premier enfant, garçon ou fille.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The status of woman in the Society Islands depended mainly on the social class to which she belonged. Whereas in the ari'i order which held power men and women were equal, the Queen being as "sacred" as the King, in all lower classes women were considered as noa, that is profane or common, or even impure, partly because of their exclusion from the marae, while men, and in particular those who frequented places of worship more, were ra or sacred. This discrimination resulted in certain restrictions in the life of women, bearing in particular on food, classified as consumable or forbidden to women because a possible offering to the gods. With the exception of this fundamental separation of the sexes, men and women were equal in many domains; hence the passing on of titles and goods was carried out not according to a principle of unilinear descent, but following the rule of matahiapo, that is under the law of primogeniture. Thus women could reach the highest positions in their social hierarchy and, among the ari'i, supreme power, which they would hand down to their firstborn, be it boy or girl.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1979_num_35_64_3005