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Titre L'art océanien entre les deux guerres : expositions et vision occidentale
Auteur Philippe Peltier
Mir@bel Revue Journal de la Société des Océanistes
Numéro Tome 35, no 65, décembre 1979
Rubrique / Thématique
Articles
Page 271-282
Résumé À la suite de la découverte des arts primitifs par les artistes au début du siècle, les arts d'Océanie font l'objet entre les deux guerres d'expositions et de publications destinées à un large public. D'abord présentées dans les galeries liées aux mouvements d'avant-garde, et dans les expositions coloniales, les réalisations plastiques océaniennes, surtout polynésiennes, servent de modèles aux artistes et sont proposées comme source d'inspiration à l'art décoratif. Petit à petit des collections sont constituées par les milieux intellectuels. Pris dans les théories esthétiques et les interprétations psychologiques de l'époque, l'art océanien est jugé par la critique d'art comme un « naturalisme », ou un réalisme « magique », ou encore une « écriture symbolique ». Très tôt les membres du groupe surréaliste exposeront, à côté de leurs productions, des objets océaniens, surtout d'origine mélanésienne, qui occupent une place ambiguë, objets de rêves, interprétés comme réalisation plastique des pulsions inconscientes. Après la crise économique de 1932 les musées prennent le relais des galeries en organisant des expositions où l'objet est présenté comme témoin de sa société d'origine. Restitué dans cette fonction, il reste néanmoins le support d'un imaginaire.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Following the discovery of primitive art by artists at the beginning of the century, Oceanian art was the subject of exhibitions and publications intended for a wide public, between the two wars. First presented in galleries linked with avant-garde movements and in colonial exhibitions, Oceanian plastic creations, especially Polynesian, were used by artists as models, and were considered to be the source of inspiration for decorative art. Gradually collections were formed by intellectual circles. Adopted in aesthetic theories and psychological interpretations of the time, Oceanian art was judged by the art critic as "naturalism", "magic" realism, or again "symbolic writing". Members of the surrealist group exhibited Oceanian objects alongside their own works, especially those of Melanesian origin which had an ambiguous position — objects of dreams, interpreted as the plastic creation of unconscious impulses. After the 1932 economic crisis museums took over from the galleries, organizing exhibitions where the object was shown as witness of the society from which it originated. Restored to this function, it nevertheless remains the base of a make-believe world.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1979_num_35_65_3016