Titre | Le bonne nouvelle de L'Antéchrist | |
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Auteur | Antoine Guggenheim | |
Revue | Le Genre humain | |
Numéro | n°56-57, novembre 2016 L'antijudaïsme à l'épreuve de la philosophie et de la théologie | |
Rubrique / Thématique | Première partie : Continuités |
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Page | 133 | |
Résumé |
En écrivant L'Antéchrist, Nietzsche ne renonce pas au propos essentiel du Christ : proposer un évangile, une « bonne nouvelle ». Il veut délivrer l'humanité des religions et de leur mépris de la vie par la révélation de leurs contresens et de leurs mensonges. « En vérité, on n'est pas philologue et médecin sans être aussi du même coup “antéchrist”. Philologue, on va en effet regarder derrière les Livres Saints, médecin, derrière la dégradation physiologique du chrétien type » (§ 47).Nietzsche fait aux religions un procès d'alliance, à la manière de la tradition biblique, non au nom de l'Esprit prophétique, mais au nom de l'esprit critique. Il entend nouer une nouvelle alliance avec la science grecque au-delà de la parenthèse chrétienne.La critique de Nietzsche bute sur la figure du Christ, qui lui échappe en partie, en raison même de la trahison des disciples qui ne l'ont pas compris. Son antéchrist est ainsi plutôt un antichristianisme. A-t-on remarqué que s'il mène un combat décidé contre Paul, « ce dysangéliste », Nietzsche semble épargner le disciple bien-aimé, dont les écrits lui fournissent son titre : L'Antéchrist (1 Jn 2,18-22 ; 4,3 et 2 Jn 7) ?L'Évangile du Verbe incarné justifie l'amor mundi et le complète par un discernement de l'idolâtrie. C'est peut-être pour cela que l'antichristianisme de Nietzsche, malgré sa dimension gnostique, ne verse pas dans l'antisémitisme. Le mouvement étudiant de résistance au nazisme de « la Rose blanche » s'en souviendra. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LGH_056_0133 |