Titre | De l'engagement comme « esclavage volontaire ». Le cas des Océaniens, Kanaks et Asiatiques en Nouvelle-Calédonie (1853-1963) | |
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Auteur | Frédéric Angleviel | |
Revue | Journal de la Société des Océanistes | |
Numéro | no 110, 2000 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 65-81 | |
Résumé |
Il ne s'agit point d'une histoire de l'engagement en Nouvelle-Calédonie, encore à écrire, mais d'une interrogation précise : l'engagement fut-il une pratique proche de l'esclavage tel qu'il existait dans certaines colonies françaises lors de son abolition en 1848 ou correspondait-il aux pratiques salariales du XIXe siècle ? En effet, la Nouvelle-Calédonie connut alors une intense activité minière, ce qui entraîna la nécessité de disposer aux antipodes d'une importante force de travail, si possible capable de s'adapter aux trends d'une économie minière soumise au marché mondial. Le fait que cette problématique, qui a fait l'objet dès les années 1970 d'un véritable débat parmi les historiens anglophones du Pacifique, soit apparue seulement à partir de 1991 en Nouvelle-Calédonie, montre la libéralisation tardive de l'historiographie locale. Défait, si l'esclavage et l'engagement sous contrat s'avèrent fondamentalement différents sur le plan juridique, l'engagement, et en particulier sa pratique dans un contexte colonial, fut souvent « une espèce d'esclavage » volontaire et temporaire. L'humanisation lente des conditions des engagés, suite à leurs actes de résistance et à l'évolution des mœurs, déboucha sur une libéralisation brutale, bénéfique et complète à la fin du Second conflit mondial. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The subject of this article is not the history of indenture in New Caledonia, which has not been dealt with so far. What matters here is the following question: Was indenture in New Caledonia a practice close to slavery as it existed in other French colonies at the time of the abolition of slavery in 1848 or was it some 19th century practice in the working world of that period ? Indeed, New Caledonia had intense mining activity, which consequently developed the need for an important labour force in this part of the world, a labour force that could adapt to the trends of an economy based on mining and which was subject to the world market. The fact that this problematics raised debates among the English speaking historians of the South Pacific region in the 70s and did the same in New Caledonia only in 1991 shows how local historical research had been belated. In fact, slavery and indenture are thoroughly different, legally speaking. But in a colonial context, it often was a kind of voluntary and temporary 'slavery'. The slow improvement of the indentured workers' living conditions — due to their action as well to a change in local lifestyle — led to a sudden, positive and complete liberation at the end of World War II. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_2000_num_110_1_2116 |