Contenu de l'article

Titre ‪La diaspora en dialogue : James A. Porter et Loïs Mailou Jones Pierre-Noël, ou comment écrire l'histoire de l'art haïtien‪
Auteur Lindsay J. Twa
Mir@bel Revue Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie
Numéro no 21, 2015 Création plastique d'Haïti
Rubrique / Thématique
Dossier Création plastique d'Haïti
Page 48-75
Résumé Jusqu'à une date récente, les historiens de l'art américains spécialistes de l'art haïtien – collectionneurs et artistes – développèrent leur réflexion en dehors des cercles académiques. Dans un premier temps, l'histoire de l'art haïtien fut donc élaborée dans un cadre intellectuel particulier par des individus dont les goûts et les intérêts personnels déterminèrent la nature des questions qui surgirent du dialogue avec les artistes haïtiens et leurs œuvres. Un exemple remarquable est celui de Selden Rodman, dont les commentaires exubérants sur l'art haïtien, conformes néanmoins au canon primitiviste, dominèrent la discipline pendant des dizaines d'années. Cet article examine les projets de recherche de James Amos Porter et Loïs Mailou Jones Pierre-Noël, artistes et historiens de l'art afro-américains. Leurs archives contiennent des éléments très fructueux permettant de remettre en question les analyses développées au milieu du XXe siècle sur l'art haïtien contemporain. Ils promurent tous deux la diversité des styles haïtiens ainsi qu'une longue liste d'artistes méconnus. Ils contribuèrent ainsi à élargir l'horizon du canon de l'art haïtien et à lutter contre les stéréotypes raciaux qui servaient alors à renforcer le statut inférieur des Noirs et à limiter, de manière générale, les droits des individus d'origine africaine.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Until recently, North American scholarship about Haitian art has largely been undertaken at the individualized level by collectors and artists-turned-scholars who operated outside the bounds of the formal academy. This early Haitian art history, therefore, was formed on particular intellectual habits, conducted by individuals whose personal tastes and foci dictated the nature of the questions asked in dialogue with Haitian artists and their works. Selden Rodman, whose exuberant yet primitivising accounts of Haitian art dominated the field for decades, is a prime example. This article examines the research projects of African-American artist-scholars James Amos Porter and Loïs Mailou Jones Pierre-Noël and argues that their archives are fruitful sites for counter-discourses to mid-Twentieth-Century narratives of contemporary Haitian art. Both championed a diversity of Haitian styles and an expansive roster of artists, and argued that Haitian “sophisticates” artists were a legitimate avant garde that was also authentically Haitian. More than just expanding the Haitian art canon, their scholarship was an overt means to combat the ubiquitous racial stereotypes of the mid-Twentieth Century that reinforced Black inferiority and circumscribed the rights of all people of African descent.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://journals.openedition.org/gradhiva/2933