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Titre ‪Loin de Django, la musique des Manouches de Pau‪
Auteur Jean-Luc Poueyto
Mir@bel Revue Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie
Numéro no 21, 2015 Création plastique d'Haïti
Rubrique / Thématique
Études et essais
Page 182-205
Résumé Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les Manouches de la région paloise ne jouent pas de « jazz manouche ». Bien au contraire, en famille, on joue de l'opéra italien, de la musique classique romantique, de la bossa nova, de la chanson de variété française et internationale des années 1960 et 1970. Un tel répertoire s'inscrit dans l'histoire de ces familles, depuis leurs séjours en Espagne durant la première partie du XXe siècle jusqu'à leur installation à Marseille à partir des années 1940, puis à Pau il y a une cinquantaine d'années. Nous retrouvons ici, comme dans la plupart des pratiques culturelles observées chez les Manouches, un processus d'appropriation qui consiste à donner un sens singulier à ce qui relève d'un patrimoine populaire commun. Si ces pratiques semblent prendre toute leur force au sein de l'intimité familiale, cela n'empêche pas les mêmes interprètes de se produire avec beaucoup de plaisir et de satisfaction devant un large public non manouche. Le concept d'« artification » nous aidera ici à mieux comprendre comment peut fonctionner cette articulation entre intimité et exposition publique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Contrary to what is commonly believed, the Gypsies (Manouches) who live around Pau do not play “jazz manouche”. Instead, families gather to play and listen to Italian operas, romantic classical music, bossa nova, or French and international 1960s and 1970s pop songs. Such a repertoire is the product of these families' history, from the time when they were living in Spain during the first half of the Twentieth Century, to when they settled in Marseille in the 1940s and then in Pau half a century ago. As in most of the cultural practices that can be observed among the Manouches, this appropriation process consists in endowing a common popular heritage with a specific meaning. If these practices seem to find their fullest expression within the intimacy of family circles, musicians take much pleasure and satisfaction in playing for large non-Manouche audiences. The concept of “artification” will help us understand better the relation between the private sphere and public appearances.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://journals.openedition.org/gradhiva/2977