Titre | La périodisation canonique de l'histoire : une exception française ? | |
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Auteur | Jean Le Bihan, Florian Mazel | |
Revue | Revue historique | |
Numéro | no 680, octobre 2016 | |
Page | 785-812 | |
Résumé |
À partir d'une enquête systématique effectuée auprès des historiens français actuellement en activité dans les universités et les grands établissements de recherche et d'enseignement supérieur et dont les mémoires de recherche (thèses de doctorat et mémoires d'habilitation) enjambent au moins l'une des grandes césures organisant traditionnellement le métier d'historien (476, 1492, 1789-1815), cet article s'efforce de mesurer le poids de la périodisation canonique sur les pratiques de recherche et d'enseignement, d'apprécier la manière dont elle est perçue et vécue par les enseignants-chercheurs et d'en expliquer la vigueur et les origines, avant d'esquisser une rapide mise en perspective internationale. Il en ressort notamment le constat d'une forte prégnance de la périodisation canonique, qui découle d'une institutionnalisation à la fois précoce, nationalisée et somme toute consensuelle, ce qui explique sa résistance aux autres modes d'organisation des études historiques, même les plus avantageusement promus par les discours modernisateurs actuels, comme les aires culturelles. Cette prégnance n'empêche pas une certaine souplesse pratique laissant en réalité ouvertes de nombreuses voies d'accommodation à l'échelle individuelle. Cette véritable institution, au sens sociologique, qu'est la périodisation canonique n'apparaît pas propre à la France, même si elle y a assurément trouvé l'un des terrains les plus propices à sa reproduction. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This study is based upon a survey conducted with French historians currently teaching in universities and university-based research centers and whose research papers (doctoral thesis and habilitations) cover at least one of the important breaks which define the different periods on which historians usually work upon (476, 1492, 1789-1815). This academic article is trying to assess the importance and the role of traditional periodization over research methodologies and teaching, and to evaluate how it is received and perceived by teachers-researchers. We also tried to explain the strength and the origins of traditional periodization before briefly providing an international perspective. It appears that historical periodization has had a great influence due to an institutionalization which took place early, in a national context, with a consensus approach. This can explain its durability compared to the other ways of organizations that could exist among historical studies, even the most modern ones that are put forward, such as the notion of “cultural areas”. This influence does not prevent a certain flexibility which gives the possibility to different accommodation at individual scale. This real institution of historical periodization, in the sociological sense of the term, is not specific to France; though it is a national context particularly adapted to its development. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHIS_164_0785 |