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Titre Les tumultes chez Machiavel et la langue de la jurisprudence
Auteur Angela De Benedictis
Mir@bel Revue Astérion
Numéro no 15, 2016 Après la guerre
Rubrique / Thématique
Varia
Résumé Depuis quelque temps, les spécialistes de Machiavel ont dédié leur attention, d'une part, au rôle des tumultes et de l'autre, à la présence de la langue de la jurisprudence dans son œuvre. Jusqu'à présent, ces deux lectures de Machiavel ne sont pas rencontrées. Cette contribution entend montrer jusqu'à quel point la langue de la jurisprudence est présente dans l'écriture de Machiavel sur les tumultes, dans ses premiers textes comme, surtout, dans ses Histoires florentines. En partant de l'analyse machiavélienne de la rébellion de la Valdichiana (1503), la première partie de l'article traite de la rébellion comme problème juridique et politique, comme cas spécifique du crime de lèse-majesté, traité par les juristes de droit civil et de droit canon, depuis les commentaires des lois impériales d'Henri VII (1313) jusqu'aux consilia rédigés en défense de Laurent de Médicis et de la cité de Florence à l'occasion de la conjuration des Pazzi (1478), ainsi qu'au premier traité dédié aux séditions écrit par le juriste français Nicolas Bohier. Dans un second temps, on prend en considération le discours du Ciompo anonyme des Histoires florentines (livre III) et on analyse un passage rarement pris en compte par les commentateurs : « Là où beaucoup se trompent, peu sont châtiés ». Dans ce passage, Machiavel utilise un principe juridique, une regula iuris, certes controversée et souvent non acceptée, mais théoriquement admise comme telle. Les considérations finales proposent de possibles parcours pour de futures recherches.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In recent years, scholars of Machiavelli have dedicated closer attention to, on one hand, the role played by tumults, and the presence of the language of jurisprudence in his work. Until now, these two readings of Machiavelli have never intersected. This essay aims to show to what extent the language of jurisprudence was present in Machiavelli's writings on tumults both in his early works, and above all in the Florentine Histories. Starting from Machiavelli's analysis of the Valdichiana rebellion (1503), the first part of the essay deals with ‘rebellion' as a legal and political issue, as a specific case of the crime of lese majesty, discussed among civil and canon lawyers from commentaries on the famous imperial laws of Henry VII (1313) up through some legal consilia written in defense of Lorenzo de' Medici and the city of Florence in relation to the Pazzi Conspiracy (1478), as well as first treatise dedicated specifically to the subject of seditions by a French jurist (1515). The essay's second part considers the famous speech of the anonymous Ciompo in the third book of the Florentine Histories, and analyses a passage commonly overlooked by scholars : “When many err, no one is punished”. The essay shows that in this passage Machiavelli used a juridical principle, a regula iuris, which was certainly controversial and very frequently not accepted, but theoretically admitted as such. In concluding, the essay proposes some possible paths for further researchs.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://asterion.revues.org/2852