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Titre Prédicats superlatifs à l'impératif
Auteur Fabienne Martin
Mir@bel Revue Travaux de linguistique
Numéro no 55, 2007 I. Travaux
Page 119-130
Résumé Il est bien connu que certains verbes psychologiques, tels que frapper ou méduser, ne peuvent être utilisés à l'impératif (cf. ??Méduse-moi!). Suivant l'explication traditionnelle, le problème vient de ce que l'entité dénotée par le sujet des verbes incriminés n'exhibe pas les propriétés agentives que l'allocutaire d'un impératif est censé manifester. Pourtant, il n'est pas clair que le sujet de tous les verbes psychologiques à Expérienceur objet acceptables à l'impératif (cf. Etonne-moi!) soit plus agentif que celui des verbes problématiques. Par ailleurs, certains verbes d'état sont acceptables à l'impératif (Aime-la!), ce qui remet encore en cause l'idée que l'impératif diagnostique vraiment l'agentivité. L'auteur part de l'observation que les verbes les moins acceptables à l'impératif sont des prédicats superlatifs : ils expriment un événement de très haut degré, et leur participe adjectival est incompatible avec l'adverbe très (cf. *très médusé versus très étonné). Suivant l'analyse proposée, le problème des „impératifs superlatifs“ vient de ce que les prédicats en cause ont un composant expressif qui tend à être interprété dans la portée de l'opérateur illocutoire directif. L'agrammaticalité résulte donc non pas de l'absence d'agentivité, mais d'un conflit entre la valeur expressive des prédicats superlatifs et la force illocutoire directive des impératifs.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais It is well known that some psychological verbs, like frapper (‘strike') or méduser (‘astound') cannot be used in imperatives (cf. ??Méduse-moi! ‘??Astound-me!'). According to the traditional account, the problem is due to the fact that the entity denoted by subjects of the verbs at hand does not exhibit the agentive properties that the addressee of an imperative is supposed to have. However, it is not clear that the subject of all object Experiencer psych-verbs acceptable in imperatives (cf. Etonne-moi! ‘Surprise me!') is more agentive than the one of problematic verbs. Besides, some stative verbs are acceptable in imperatives (Sois belle!, ‘Be beautiful!'), which casts further doubts on the idea that imperatives really diagnose agentivity. The author of this paper starts from the observation that verbs which are less acceptable in imperatives are superlative predicates: they express an event of a very high degree, and their adjectival participle is not compatible with the adverb très (cf. *très médusé, ‘very astounded', versus très surpris, ‘very surprised'). According to the proposed analysis, the problem of „superlative imperatives“ comes from the fact that superlative predicates have an expressive component which tends to be interpreted in the scope of the directive illocutionary operator. Therefore, ungrammaticality does not result from a lack of agentivity, bur from a conflict between the expressive value of superlative imperatives and the illocutionary directive force of imperatives.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TL_055_0119