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Titre La notion de grammaire usage-based chez Langacker. Emergence et développement
Auteur Jean-Michel Fortis
Mir@bel Revue Travaux de linguistique
Numéro no 62, 2011 I. Travaux
Page 35-58
Résumé Cet article retrace les étapes qui ont conduit Langacker de la grammaire transformationnelle jusqu'à un modèle qui rend compte de la productivité linguistique au moyen de schémas abstraits des formes en usage. Le rejet par Langacker de la grammaire générative provient avant tout de l'objectif premier qu'il assigne à la linguistique, et qui est de décrire la relation entre sens et forme. Cette approche « médiationnelle » (au sens de Huck et Goldsmith) transparaît dans les travaux de sa première période transformationnelle, par exemple dans ses études sur les interrogatives et dans sa tentative d'explication fonctionnelle des règles de mouvement. Le premier modèle grammatical original qu'il développe est dans la continuité de ces premiers travaux, et est marqué par l'héritage de la sémantique générative. Ce premier modèle évolue ensuite vers une théorie centrée sur la valence plus que sur la constituance. Dans ce modèle fondé sur la valence, la combinaison des signes vient à supplanter les règles génératives en tant que principe d'explication de la productivité linguistique. Cette évolution débouche sur une théorie où la composition des signes est un processus empiriste, fondé sur la reconnaissance de schémas, l'abstraction, et la catégorisation plus ou moins « floue ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper retraces the steps which led Langacker away from transformational grammar towards a model in which linguistic productivity rests on patterns extracted from the actual usage of forms. Langacker's rejection of generative grammar stems first and foremost from what he takes to be the primary task of linguistics, that of accounting for the relation between meaning and form. This “mediational” approach (as Huck and Goldsmith describe it) is discernible in his early transformational work, for example on interrogatives, and in his effort to find functional motivations for movement rules. Pursuing along the same line, Langacker's first personal grammatical model retains key ideas of generative semantics. This first model evolves towards a theory centered on valence more than on constituency. In this valence-based model, the assembling of signs comes to supplant generative rules in describing linguistic productivity. Langacker's evolution finally ushers in a theory in which the composition of signs is described as an empiricist procedure, based on pattern recognition, abstraction, and more or less « fuzzy » categorization.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TL_062_0035