Titre | L'humeur comme médiateur : Mood as a mediator | |
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Auteur | Jean-Pol Tassin | |
Revue | Psychotropes : Revue internationale des toxicomanies et des addictions | |
Numéro | vol. 18, 2012/1 Addictions : nature et culture | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 55-63 | |
Résumé |
C'est à partir des années 1960, lorsque la pharmacologie et la neurobiologie ont montré qu'elles pouvaient intervenir de façon efficace sur certaines maladies mentales ou neurologiques, qu'une sorte de guerre s'est déclarée entre les « bio » et les « psy ». Depuis cette période, les connaissances ont considérablement progressé de part et d'autre mais les avancées n'ont pas été suffisantes pour empêcher les controverses d'être toujours présentes. Nous proposons que l'humeur, un paramètre que les « psy » connaissent bien et que les « bio » commencent à connaître, serve de médiateur entre les deux écoles. Pour certains neurobiologistes, l'humeur serait l'expression des interactions entre les trois principaux ensembles de neuromodulation du système nerveux central, la dopamine, la noradrénaline et la sérotonine. Nous avons montré que les systèmes noradrénergiques et sérotoninergiques se contrôlent mutuellement et que la prise répétée de drogues – psychostimulants, opiacés, alcool ou tabac – entraîne un découplage de ces deux systèmes. La conséquence de ce découplage serait une perturbation de la régulation de l'humeur en situation de sevrage, la prise de produit devenant la solution la plus simple pour rétablir un équilibre. Ces monoamines ne sont cependant pas que les substrats biologiques de l'humeur, l'activité de leurs neurones dépend aussi de l'environnement et d'éléments inconscients qui rassemblent et représentent l'histoire de l'individu. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In the sixties, when pharmacology and neurobiology showed that they could have some therapeutic impact on neurological or mental diseases, a kind of war was declared between the bio's and the psy's. Although important improvements occurred in psychological as well as in scientific knowledge, controversies stay still vivid. We propose here that mood, a psychological parameter well known to the psy's and that the bio's increasingly take into account, serve as a mediator between the two schools of thought. For many years, some neuroscientists have considered that mood is the expression of the interactions between the three main groups of neuromodulators in the central nervous system, i.e. dopamine, noradrenaline and serotonin. We have shown that noradrenergic and serotonergic neurons exert mutual control on each other and that repeated consumption of drugs of abuse – psychostimulants, opiates, alcohol or tobacco – induces an uncoupling of these two neuronal entities. One consequence of this uncoupling would be a mood deregulation during withdrawal, relapse being the easiest way to restore a tolerable state. Finally, it should be emphasized that monoamines are not only biological substrates of mood; their neuronal activities are dependent upon the environment and subconscious stimuli which gather and re-present the individual history. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PSYT_181_0055 |