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Titre Relation thérapeutique et « soins obligés » en toxicomanie
Auteur Anne Biadi-Imhof
Mir@bel Revue Psychotropes : Revue internationale des toxicomanies et des addictions
Numéro vol. 11, 2005/3-4 Les conduites de consommation à l'adolescence
Rubrique / Thématique
Articles
Page 159-178
Résumé Cet article propose d'étudier la dimension de contrainte dans la relation thérapeutique avec des patients toxicomanes en situation de « soins obligés ». Dans cette approche, la rencontre soignant-soigné est appréhendée comme un espace d'interactions entre quatre pôles – malade, soignant, maladie-société, outils thérapeutiques – activant un champ dialectique. Ce travail met en évidence quatre dynamiques spécifiques selon le pôle primairement actif dans la relation. 1) La contrainte est minimale lorsque l'usager de drogues, soit refuse les soins, soit au contraire les accepte et se responsabilise. C'est alors le « malade » qui est l'élément actif de l'échange. 2) La contrainte est ressentie comme une relation imposée par un tiers lorsque soignant et soigné ne font que se soumettre à l'obligation judiciaire. 3) La contrainte peut donner du sens au projet thérapeutique, lorsque les soignants s'en emparent pour reconstruire chez le malade un nouveau rapport à la loi. 4) La contrainte est maximale et peut rendre difficile voire impossible la relation thérapeutique lorsque la représentation de la délinquance domine l'échange soignant-soigné.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article deals with the compulsory dimension in the therapeutic relationship with drug-addicted patients submitted to « the obligation to submit to care ». In this perspective, the encounter between the care-giver and the care-taker is considered as a space of interactions between four poles: the sick person, the medical doctor, the sickness as defined by society, and therapeutic tools. These four poles constitute a dialectic field. This study points to four specific dynamics according to which of the four poles is dominant in the relationship. 1) The obligation is the weakest when the sick person either refuses care, or accepts it and feels responsible for it. The « sick person » is then the active element of the relationship. 2) The obligation is perceived as a relationship imposed by a third party when both the care-giver and the care-taker are mainly complying to a court sentence. 3) The obligation can provide meaning to the therapeutic project when medical doctors attempt to use it in order to build a new relationship between the patient and the authority. 4) The obligation is the strongest and can even make the therapeutic relationship difficult or impossible, when the interaction between the care-giver and the care-taker is dominated by the representation of delinquency.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PSYT_113_0159